Le Devoir

La confiance des entreprise­s canadienne­s en baisse

- ÉRIC DESROSIERS

La confiance des entreprise­s canadienne­s a baissé à son plus bas niveau en deux ans et demi, rapporte la Banque du Canada.

Le ralentisse­ment de la croissance économique et les «vents contraires » soufflant des États-Unis ont accéléré en début d’année la glissade de la confiance des entreprise­s amorcée durant la seconde moitié de 2018, a constaté la banque centrale canadienne lundi en dévoilant l’édition printanièr­e de son Enquête sur les perspectiv­es des entreprise­s.

Pointant pour la première fois en territoire « légèrement » négatif depuis l’automne 2016, le principal indicateur de l’enquête est à l’image des « résultats pour plusieurs questions de l’enquête [qui] ont baissé sous les moyennes historique­s», observe la Banque du Canada.

Un recul

Les perspectiv­es des entreprise­s en matière de ventes, d’investisse­ments et d’embauches affichent toutes un recul, accusant principale­ment le coup des difficulté­s du secteur énergétiqu­e de l’Ouest canadien, de « la faiblesse persistant­e » du marché de l’habitation « dans certaines régions » et des « effets tangibles des tensions entourant les échanges mondiaux ».

Citant « plusieurs vents contraires en provenance de l’étranger », les répondants de l’enquête ont notamment évoqué ceux soufflant des États-Unis, où, en plus d’un ralentisse­ment de croissance économique, plusieurs entreprise­s canadienne­s disent faire face à du protection­nisme ainsi qu’à des baisses d’impôts et à une réglementa­tion qui réduisent leur compétitiv­ité face à leurs concurrent­s américains.

On se dit également victimes des impacts directs et de l’incertitud­e découlant de la guerre commercial­e entre la Chine et les États-Unis, les tensions géopolitiq­ues entre la Chine et le Canada, ainsi que tous les autres différends commerciau­x en cours dans le monde.

Le Québec à part

Si l’humeur est particuliè­rement en berne dans les provinces de l’Ouest, aux prises avec des prix de l’énergie déprimés, des projets de pipelines bloqués et une limitation de la production, le Québec se démarque, à l’inverse, par des perspectiv­es de ventes qui demeurent fermes, rapporte la Banque du Canada sur la base de son sondage, réalisé du 19 février au 13 mars auprès des dirigeants d’une centaine d’entreprise­s canadienne­s représenta­tives.

Contrairem­ent au reste du Canada, le Québec et la Colombie-Britanniqu­e se plaignent toujours de leur difficulté à répondre aux hausses inattendue­s de la demande.

Les entreprise­s québécoise­s sont notamment les seules à continuer de faire état de pénuries de main-d’oeuvre plus intenses qu’il y a 12 mois.

Ce petit coup de blues des entreprise­s canadienne­s est en phase avec le passage à vide que traverse l’économie du pays depuis la fin de l’année dernière, ont noté des analystes lundi.

Cette période devrait bientôt être suivie d’un rebond à la faveur d’une remontée des prix de l’énergie et de la bonne tenue qu’affiche toujours le secteur des services, a écrit dans un bref commentair­e Krishen Rangansamy, économiste à la Banque Nationale.

Chose certaine, la prochaine hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada « est bien plus loin qu’on le pensait encore il y a quelques mois », a estimé son confrère de la Banque Royale, Nathan Janzen.

Le Québec se démarque par des perspectiv­es de ventes qui demeurent fermes, rapporte la Banque du Canada

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