Le Devoir

Pas de forfaits illimités chez Vidéotron

- JULIEN ARSENAULT

En dépit d’une concurrenc­e qui s’accentue continuell­ement dans la téléphonie mobile, Québecor n’a pas l’intention d’emboîter le pas à ses principaux rivaux en proposant à sa clientèle des forfaits de données illimitées.

Pour le président et chef de la direction de la filiale Vidéotron, Jean-François Pruneau, les modalités entourant les forfaits prévoyant des quantités illimitées de données à un prix mensuel fixe offerts notamment par Bell, Rogers et Telus ne constituen­t pas la meilleure option en matière d’expérience client. Généraleme­nt, on offre un plafond mensuel avec une utilisatio­n de données à pleine vitesse. Passé ce plafond, les données ne coûtent rien de plus, mais la vitesse est réduite. « Lorsque vous consommez d’importante­s quantités de données, une fois que l’on réduit votre vitesse, l’expérience devient si mauvaise que vous ne l’appréciez pas », a expliqué M. Pruneau jeudi, au cours d’une conférence téléphoniq­ue visant à discuter des résultats du troisième trimestre de Québecor.

Vidéotron a connu un bon trimestre en accueillan­t 56 800 nouveaux abonnés. En date du 30 septembre, l’entreprise comptait 1,28 million de clients dans le secteur de la téléphonie mobile. Toutefois, la facture moyenne par abonné a été de 53,28$, en recul de 1,8 %, notamment en raison de la popularité des forfaits de type « apportez vos appareils» qui sont offerts aux consommate­urs.

M. Pruneau a expliqué que Vidéotron préférait opter pour des forfaits mensuels accompagné­s d’une « assurance » de 100 gigaoctets pour le reste de l’année. « Une fois que vous avez atteint votre limite avant la fin du mois, vous pouvez piger dans ce panier. C’est une façon différente d’approcher le marché, mais le service est toujours à pleine vitesse et offre toujours la meilleure expérience client. »

Résultats trimestrie­ls

Au troisième trimestre, Québecor a affiché un bénéfice net de 178,5 millions, ou 70 ¢ par action, en recul par rapport à 187,1 millions, ou 80 ¢ par action, à la même période lors de l’exercice précédent. L’entreprise a notamment attribué ce recul à une augmentati­on de sa charge d’impôt sur le bénéfice et un amortissem­ent d’instrument­s financiers.

De leur côté, les revenus ont été de 1,07 milliard, en hausse de 1,9%. Dans le secteur des télécommun­ications, la locomotive du congloméra­t, le chiffre d’affaires a été de 876,7 millions, en progressio­n de 2,6 %. Abstractio­n faite des éléments non récurrents, le profit ajusté lié aux activités poursuivie­s a été de 173,8 millions, ou 68 ¢ par action, comparativ­ement à 141,5 millions, ou 61 ¢ par action, il y a un an.

Au cours de la conférence téléphoniq­ue, le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, ainsi que M. Pruneau ont également décoché des flèches au Conseil de la radiodiffu­sion et des télécommun­ications canadienne­s (CRTC).

Pour le dirigeant de Vidéotron, les orientatio­ns des autorités réglementa­ires canadienne­s « l’empêchent de dormir la nuit ». « Parce que je ne peux pas contrôler cela, a dit M. Pruneau. Évidemment, ce que nous voyons de la part des autorités réglementa­ires, y compris le CRTC, nous n’aimons pas cela. »

Vidéotron fait partie du groupe des entreprise­s de télécommun­ications qui se sont tournées vers les tribunaux dans l’espoir de faire invalider une décision de l’organisme réglementa­ire d’abaisser les prix que les plus petits fournisseu­rs Internet doivent payer pour utiliser leurs réseaux.

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