Le Devoir

Projet pilote pour ouvrir la piste cyclable du pont Jacques-Cartier en hiver |

Seulement 25 cyclistes seront autorisés à prendre part au projet pilote cet hiver

- JEANNE CORRIVEAU

La piste cyclable du pont Jacques-Cartier sera déneigée cet hiver, mais seulement 25 cyclistes — qui devront s’être inscrits au préalable — pourront l’emprunter dans le cadre d’un projet pilote, a annoncé jeudi la société Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain incorporée (PJCCI).

Des tests de déneigemen­t avaient été réalisés à l’hiver 2017-2018 au coût de 1,4 million de dollars, mais ils n’avaient pas permis d’assurer la circulatio­n sécuritair­e des vélos, selon la société responsabl­e du pont. La piste était donc demeurée fermée l’hiver dernier.

À l’approche de la saison froide, PJCCI a fait savoir jeudi qu’elle réalisera un projet de simulation d’exploitati­on hivernale afin de tester des protocoles d’entretien et de surveillan­ce. Ainsi, elle déneigera et déglacera la piste cyclable de trois kilomètres tout l’hiver et les cyclistes qui comptent emprunter la piste de façon régulière pourront s’inscrire pour participer au projet. Leur nombre sera toutefois limité à 25.

« Ça se fera sur la base du premier arrivé, premier servi », a précisé Nathalie Lessard, directrice des communicat­ions à PJCCI.

« Deux fois par jour, on leur communique­ra l’état de la piste. Par exemple, avant l’heure de pointe du matin, ils vont recevoir un courriel qui indiquera si la piste est ouverte ou non. »

Les cyclistes volontaire­s devront porter un dossard pour accéder à la piste et posséderon­t une clé pour ouvrir la barrière.

Une navette sera aussi en fonction pour transporte­r les autres cyclistes d’une rive à l’autre.

Le coût du projet s’élèvera à 703 000 $, dont 250 000 $ pour le contrat de déneigemen­t et 250 000 $ pour la navette.

PJCCI procède avec prudence en raison des particular­ités des lieux.

« La piste est très étroite. Les pentes sont fortes et les virages, abrupts. Il vente fort et les conditions climatique­s sont très changeante­s, a expliqué Mme Lessard. On veut évaluer quel niveau de service on peut donner. Est-ce que la piste va être ouverte 25% du temps? 50%? Ou 85%? Il faut aussi tenir compte des coûts. C’est tout ça qu’il faut analyser cette année. »

Projet bien accueilli

Depuis des années, les cyclistes et piétons des deux côtés du fleuve SaintLaure­nt demandent que la piste multifonct­ionnelle soit accessible tout au long de l’année.

L’Associatio­n des piétons et cyclistes du pont Jacques-Cartier est satisfaite. « Pour nous, c’est un pas en avant parce que les usagers sont impliqués dans le projet-pilote », a dit le président du groupe, François Démontagne. Il est toutefois déçu que les piétons, qui sont à l’origine de 30 % des passages, soient exclus du projet.

La p.-d.g. de Vélo Québec, Suzanne Lareau, salue aussi la décision de la société fédérale.

« Mais il faudra qu’après le projet-pilote, on ouvre la piste toute l’année. On ne sera pas en projet-pilote pendant 10 ans. »

À l’instar de M. Démontagne, elle ne s’offusque pas outre mesure du nombre peu élevé de cyclistes testeurs.

À ceux qui seraient tentés de calculer le coût du déneigemen­t par cycliste, elle a cette réponse : « Il ne faut pas regarder le coût par cycliste. On veut tester des techniques de déneigemen­t. Il y a bien d’autres services où c’est très cher et on ne nous ventile jamais les coûts. On serait étonnés de ce que ça coûte. »

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