En contact permanent avec Evo Morales
À Cuba, où il se trouve actuellement pour des examens médicaux, Evo Morales n’exprime pas de frustration face au destin qui vient de le frapper. « Mais on sent qu’il est anxieux, perturbé », dit Andrónico Rodríguez, qui lui a parlé samedi dernier au téléphone.
« Evo était habitué à un rythme de travail très intense. Pour lui, c’est un changement radical. Ça l’affecte et ça le préoccupe. »
Samedi, l’assemblée du MAS a nommé l’ancien président chef de la prochaine campagne électorale, sans garantie toutefois qu’il puisse revenir au pays sans entrave pour exercer cette fonction symbolique.
L’opposition souhaite en effet le poursuivre pour fraude électorale. Les parlementaires, à majorité massiste, ont toutefois adopté une loi pour garantir une certaine impunité aux élus et aux politiciens et permettre leur participation à une campagne électorale, dans un climat serein, sans menace de poursuites. La présidence intérimaire doit encore la promulguer.
« Il veut revenir. Et il va revenir, soutient Andrónico Rodríguez, d’abord en Argentine pour se rapprocher du pays. » Avant Cuba, Morales avait trouvé refuge au Mexique. « Mais nous pensons que ce n’est pas le moment. Il faut encore évaluer si les conditions sont là pour permettre un retour dans un climat calme et sécuritaire. Actuellement, il y a encore trop de menaces, d’agressions, de tensions. Nous sommes encore trop préoccupés pour sa sécurité et pour sa santé. »