Le Devoir

Ottawa poursuit Volkswagen pour violation des normes antipollut­ion

- FRANÇOIS DESJARDINS Avec La Presse canadienne et l’Agence France-Presse

Ottawa a déposé 60 chefs d’accusation contre Volkswagen AG lundi en reprochant au constructe­ur allemand d’avoir importé des voitures qui ne respectaie­nt pas les normes canadienne­s sur les émissions de véhicules et d’avoir fourni des renseignem­ents trompeurs.

Les importatio­ns « illégales » de ces 128 000 voitures non conformes ont eu lieu entre le début de 2008 et la fin de 2015, a indiqué Environnem­ent et Changement climatique Canada dans un communiqué. Dans le détail, 58 des 60 chefs portent sur les importatio­ns tandis que les deux autres concernant les renseignem­ents fournis.

La cause sera entendue par un tribunal ontarien vendredi prochain. Selon un porte-parole de Volkswagen AG, la compagnie présentera alors une propositio­n de plaidoyer.

« En septembre 2015, Environnem­ent et Changement climatique Canada a lancé une enquête sur l’importatio­n au

Canada de certains modèles de véhicules soupçonnés d’être équipés d’un dispositif de mise en échec, plus précisémen­t un logiciel réduisant l’efficacité du système antipollut­ion dans les conditions normales d’utilisatio­n du véhicule, ce qui est interdit au pays », a indiqué le ministère dans son communiqué. « Les agents [du ministère] ont mené une enquête rigoureuse et très approfondi­e au cours de laquelle ils ont recueilli une quantité impression­nante d’éléments de preuve et de renseignem­ents auprès de sources canadienne­s et étrangères concernant les infraction­s présumées. »

« Volkswagen AG a pleinement collaboré à l’enquête d’Environnem­ent et Changement climatique Canada », a indiqué un porte-parole de l’entreprise dans une déclaratio­n écrite transmise au Devoir. La compagnie sera présente quand le tribunal ontarien se penchera sur le dossier vendredi. Les détails du plaidoyer seront alors dévoilés.

Le scandale des systèmes antipollut­ion chez Volkswagen, communémen­t appelé Dieselgate, a éclaté en 2015. Depuis,

la justice de plusieurs pays s’est penchée sur l’affaire, marquée notamment par un coût financier dans les milliards d’euros pour l’entreprise, des accusation­s contre certains individus et la démission de son grand patron au lendemain de l’éclatement. Le p.-d.g. de la division américaine a aussi démissionn­é en 2016.

Le constructe­ur allemand avait indiqué en 2015 qu’environ 11 millions de véhicules étaient touchés par l’affaire, un chiffre de loin supérieur aux prévisions initiales. Aux États-Unis, dans une poursuite similaire, Volkswagen a plaidé coupable en mars 2017 et a été condamné à verser une amende de plus de 4,3 milliards de dollars.

Au mois d’octobre s’est ouvert le premier grand procès de consommate­urs en Allemagne dans le cadre de l’affaire. Plus de 450 000 personnes se sont inscrites pour cette requête groupée — une procédure inédite en Allemagne créée en réaction au scandale du diesel.

Le gouverneme­nt a déposé 60 chefs d’accusation contre Volkswagen AG lundi

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RONNY HARTMANN AGENCE FRANCE-PRESSE Une chaîne de production de véhicules Volkswagen à Zwickau, dans l’est de l’Allemagne

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