Des régions sous pression
Plusieurs régions, qui connaissent déjà d’importantes pénuries de logements, ont vu leur situation s’aggraver et parlent déjà de « crise ». C’est le cas de la région métropolitaine de recensement (RMR) d’Ottawa-Gatineau dont le taux d’inoccupation de 1,5 %, identique à l’an dernier, figure parmi les plus bas au Québec.
La pénurie s’explique par l’accueil d’un bon nombre d’immigrants et les inondations, qui ont réduit la taille de son parc immobilier. Et même si plus de 3000 nouveaux logements ont été construits à Gatineau, ils ne sont pas adaptés aux besoins des familles nombreuses. « Ils vont livrer des logements d’une chambre à coucher, alors qu’on en a besoin de 3-4-5 chambres, qui sont, en plus, beaucoup trop chers pour une famille au salaire minimum », déplore François Roy, directeur de Logemen’occupe, à Gatineau.
Le bas taux d’inoccupation est aussi particulièrement inquiétant dans les RMR de Québec (2,4 %) et Sherbrooke (2,3 %), selon le FRAPRU. Normand Couture, de l’Association des locataires de Sherbrooke anticipe un 1er juillet « très problématique. »
Déjà, l’an dernier, plus d’une dizaine de familles s’étaient retrouvées à la rue le 1er juillet, sans compter celles — entre 5 et 10 — qui perdent leur logement en cours d’année. En plus de la gentrification, il dénonce la hausse des loyers, que les locataires auront du mal à absorber. « Il y a 6000 ménages locataires qui consacrent plus de 50 % de leurs revenus pour se loger, alors qu’on sait que la SCHL considère que la situation est problématique à 30 %. »