Le Devoir

Air Canada inaugure son premier A220

L’appareil entrera en service jeudi avec un vol commercial entre Montréal et Calgary

- FRANÇOIS DESJARDINS

Quatre ans après l’annonce d’un important contrat qui a permis de renforcer les bases du programme CSeries de Bombardier, Air Canada a inauguré mercredi le premier appareil qui en découle, un A220 assemblé à Mirabel qui entrera en service dès jeudi avec un vol commercial Montréal-Calgary.

Conclue à une époque où le programme CSeries se trouvait en difficulté, la commande ferme de 45 appareils, assortie d’une option pour 30 autres avions, avait été suivie deux mois plus tard par un autre gros contrat pour Bombardier, cette fois avec le transporte­ur américain Delta.

L’inaugurati­on de l’appareil, assemblé par Airbus depuis l’été 2018 après que Bombardier lui a cédé le programme pour améliorer sa mise en marché, a eu lieu au siège social d’Air Canada devant un parterre de représenta­nts de l’industrie, d’élus et d’employés du transporte­ur.

Le programme CSeries, qu’Airbus a vite rebaptisé A220, « n’a presque pas réussi » à décoller, a dit le président d’Air Canada, Calin Rovinescu, lors de son allocution. « Nous avons contribué à consolider les assises du programme, incitant d’autres transporte­urs à avoir confiance pour passer des commandes » et à tabler sur la survie du programme.

M. Rovinescu, qui souhaite acquérir le voyagiste Air Transat, une transactio­n présenteme­nt à l’étude de Transports Canada, a quitté les lieux sans s’adresser aux médias.

Appuis financiers

Au bord de la faillite en 2015, Bombardier avait reçu à l’automne de cette année-là la promesse d’un appui financier d’un milliard de dollars américains de la part du gouverneme­nt du Québec, qui allait devenir actionnair­e du programme CSeries. Quelques semaines plus tard, la Caisse de dépôt et placement avait engagé 1,5 milliard $US pour prendre une participat­ion dans la division du matériel roulant, Bombardier Transport.

En 2016, « peu de gens croyaient en l’avenir du programme », a dit le président de Bombardier, Alain Bellemare. La commande d’Air Canada a permis de « relancer et de réénergise­r » le programme CSeries, a-t-il dit en mentionnan­t «l’appui de notre partenaire, le gouverneme­nt du Québec, qui nous a aussi donné l’énergie dont on avait besoin ».

Lancé au milieu des années 2000, le programme CSeries a été marqué par des retards et des dépassemen­ts de coûts, qui ont lourdement plombé les finances de l’entreprise à l’époque. Quand l’État lui est venu en aide à l’automne 2015, le carnet de commandes s’élevait à environ 245 appareils. Il dépasse aujourd’hui 600 avions, selon ce qu’a indiqué le p.-d.g. d’Airbus Canada, Philippe Balducchi.

Au prix de catalogue, la commande d’Air Canada à elle seule vaut environ 3,8 milliards. Les appareils lui seront livrés progressiv­ement jusqu’en 2022.

L’avion A220, qui vise le marché des 100 à 150 sièges, se situe dans un marché dont le potentiel est estimé jusqu’à 7000 appareils sur une vingtaine d’années. Plus silencieux que les avions de la génération précédente, il se caractéris­e notamment par une réduction d’environ 20 % de sa consommati­on de carburant.

Air Canada a indiqué que les premières liaisons de l’A220 seraient Montréal-Seattle et Toronto-San José.

 ?? RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE ?? Au prix de catalogue, la commande d’appareils A220 d’Air Canada vaut à elle seule environ
3,8 milliards. Sur la photo, le président de la compagnie aérienne, Calin Rovinescu, lors de l’inaugurati­on de l’avion mercredi.
RYAN REMIORZ LA PRESSE CANADIENNE Au prix de catalogue, la commande d’appareils A220 d’Air Canada vaut à elle seule environ 3,8 milliards. Sur la photo, le président de la compagnie aérienne, Calin Rovinescu, lors de l’inaugurati­on de l’avion mercredi.

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