Cogeco se montre optimiste pour son avenir dans le sans-fil
Souhaitant effectuer une percée dans le secteur du sans-fil, Cogeco Communications est d’avis qu’Ottawa semble déterminé à jeter les bases d’un cadre réglementaire lui permettant de rapidement atteindre cet objectif.
Alors que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) tiendra des audiences publiques sur les services sans fil mobiles, le président et chef de la direction de Cogeco, Philippe Jetté, s’est montré « confiant », mercredi, en marge de l’assemblée annuelle de l’entreprise de télécommunications. «On ne perdrait pas autant de temps [sinon] à expliquer notre modèle, a-t-il indiqué au cours d’une rencontre avec la presse. Nous avons déposé des lettres d’appui de plus de 320 municipalités au Québec et en Ontario qui soutiennent le modèle [proposé par] Cogeco. »
L’entreprise établie à Montréal souhaite déployer un modèle « hybride » où elle investirait dans des infrastructures dans certaines régions en plus de louer l’accès au réseau des principaux acteurs — Bell, Rogers et Telus — dans d’autres secteurs. Cogeco pourrait ainsi détenir des licences de spectre et, dans certains marchés, être un petit opérateur n’ayant pas son propre réseau (les exploitants de réseau mobile virtuel, également connus sous le sigle ERMV). « Si l’on acceptait notre modèle, nous pourrions développer un service rentable et desservir les zones [où Cogeco est présente] le plus rapidement possible », a expliqué M. Jetté, sans évoquer l’ampleur de l’investissement qui serait nécessaire.
Réduction des coûts au Canada
Le gouvernement fédéral a clairement indiqué que la réduction des coûts des services sans fil que doivent effectuer les fournisseurs de services mobiles doit s’ajouter à toutes les réductions de prix déjà observées depuis 2016. Les libéraux de Justin Trudeau avaient promis, lors de la campagne électorale fédérale d’automne, de réduire les tarifs des appareils mobiles de 25 % en moyenne, un engagement que les partis d’opposition avaient appuyé à l’époque.
Ottawa avait tenu des audiences sur les services sans fil mobiles il y a cinq ans, mais au terme du processus, on avait décidé de fermer la porte aux ERMV. « Je pense que cette fois-ci le CRTC va conclure qu’il y a urgence d’agir et implanter un nouveau modèle réglementaire au Canada, a dit le grand patron de Cogeco. Dans le domaine politique, il y a aussi une volonté qui va se combiner à celle [des autorités] réglementaires. »
Les libéraux de Justin Trudeau avaient promis, lors de la campagne électorale fédérale d’automne, de réduire les tarifs des appareils mobiles de 25 % en moyenne
Les tarifs canadiens pour les téléphones cellulaires et les services sans fil font depuis longtemps l’objet de plaintes de consommateurs qui voient des prix plus bas annoncés dans d’autres pays, en particulier aux États-Unis. Les principaux fournisseurs canadiens ont signalé que toute mesure prise pour forcer la baisse des prix de leurs forfaits sans fil pourrait entraîner une réduction des investissements dans l’infrastructure nécessaire pour assurer un service mobile plus rapide et plus fiable.
Un comité d’experts nommé par le gouvernement a examiné les lois canadiennes sur la radiodiffusion et les télécommunications et les règles relatives aux ERMV. Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Navdeep Bains, a dit espérer que le rapport du comité — attendu dans quelques semaines — fournira à Ottawa des lignes directrices sur la façon dont les ERMV pourraient être utilisés pour favoriser une plus grande concurrence sur le marché des services sans fil.
Cogeco tenait son rendez-vous annuel au lendemain de la publication de ses résultats du premier trimestre terminé le 30 novembre. Cogeco Communications — principale filiale de Cogeco — a vu ses revenus progresser de 1,8 %, à 586,8 millions, tandis que son bénéfice net a été de 84,2 millions, ou 1,71 $, en hausse de 14 %.