Trois oeuvres maîtresses de la filmographie de Romy Schneider en VsD
Elle est apparue après des semaines de silence, notre ministre de la Culture, Nathalie Roy, accordant des entrevues ici et là, ainsi dimanche dernier à TLMEP. Il faut dire que le milieu culturel tempêtait ferme contre le mutisme de celle qui porte ce délicat portefeuille. Délicat, par sa portée qui ne se réduit pas qu’en des chiffres au rouge, mais touche à quelque chose d’aussi essentiel que l’âme collective affamée de munitions vitales artistiques, surtout quand rien ne va plus.
Souhaitons à la musique du moins d’aider aujourd’hui plusieurs personnes à mieux vivre cloîtrées, voire à mieux mourir quand les mains tendres ne sont plus là pour réchauffer les agonisants dans des maisons d’aînés aux allures de fin des temps.
Car la culture a nourri plus d’un d’entre eux. Dans les salles aujourd’hui fermées, ce sont souvent les têtes blanches qui garnissaient le parterre. Devant les films d’auteur, au théâtre, au concert, à l’opéra, cette clientèle, qu’on veut réduire désormais à un rôle de poids social, portait le flambeau culturel.
Et dans quelle société vivons-nous qui n’a pas su bien transmettre le goût des oeuvres exigeantes aux générations du dessous ? Alors, merci aux aînés d’avoir cru et de croire encore au pouvoir de l’art sur la psyché. On invite le Québec à leur faire jouer enfin le rôle de ponts de transmission. Les gens devraient leur lever leur chapeau dans les files d’épicerie au lieu de les regarder de travers.
Vaste charge que ce ministère de la Culture, jugé mineur par trop de gens. Pour le déprécier, il faut enlever à l’art son pouvoir d’élargir les niveaux de conscience, en le réduisant à sa fonction de simple divertissement (qui aide aussi à calmer les esprits). L’inspiration ne se mesure pas avec des algorithmes. Quelque chose d’intangible et de vital chancelle au même rythme que l’économie.
Les ailes coupées
La culture, déjà fragile, va mal, même si nos confinements l’appellent à la rescousse pour meubler le vide ambiant : en ligne, en livres, en ondes musicales qui bercent ou stimulent. Première touchée par la crise, elle sera en queue de peloton lors de la relance. Les salles ne rouvriront pas de sitôt ni les plateaux de tournage. Les nécessaires mesures de distanciation sociale coupent les ailes des artistes comme celles des avions.
En écoutant parler Nathalie Roy dimanche soir, on sentait surtout à quel point cette ministre a les mains liées. Son secteur est à la merci des directives de la Santé publique, des calendriers politiques de reprise, de la seconde vague virale appréhendée, des plans d’action internationaux pour faire payer les GAFA — ces ventrus du confinement quand les autres joueurs de l’audiovisuel crient famine. Contre-nature pourtant à ses yeux, la pulsation même de la culture vivante en ces temps de confinement ? Alors, quoi ?
On comprend les intérêts supérieurs sanitaires à l’heure où tous les dirigeants tâtonnent dans le noir, mais donnez matière à rêver, impliquez la culture dans vos projets de renaissance. Nathalie Roy rappelait à quel point, aux côtés de l’Éducation, de la Santé, de l’Économie et de l’Environnement, celle-ci participe aux cinq grandes priorités de son gouvernement. Prouvez-le.
Du moins, la ministre laissait-elle planer qu’au cours du point de presse du mardi suivant consacré à la relance économique, François Legault ferait des annonces dans son champ de compétence. Or, mardi dernier, rien dans son bas de laine. Voici les artistes et leur public renvoyés aux limbes, sans mention de leur sort par le chef d’État, ne serait-ce que pour saluer leur rôle d’éclaireurs de crise. Ce n’est pas d’hier que les organismes culturels, musées, théâtres, cinémas et consorts prennent en charge des activités qui devraient dépendre du ministère de l’Éducation et des services publics. Sous l’assaut du coronavirus, l’art soutient le moral des citoyens à coups de chansons, de vidéos, de livres, de créations de toutes sortes lancées par la voie des ondes.
Mais hormis le versement anticipé de la moitié des crédits budgétaires aux organismes culturels par Québec, c’est surtout le gouvernement fédéral qui aura renfloué les créateurs, les artistes et les sportifs privés de tribunes, avec son fonds d’aide de 500 millions à Patrimoine Canada. C’est encore Justin Trudeau qui saluait le
17 avril l’apport de ses forces vives : « Depuis le début de la crise, les artistes et les sportifs nous apportent du rire et du réconfort dans nos vies, disait-il. Ils nous font vivre leur passion et nous font rêver. » Des mots qu’on aurait aimé entendre dans la bouche du premier ministre québécois, quand la culture définit son peuple. Lui si muet vis-à-vis de ceux qui soutiennent l’âme collective, croit-il vraiment en leurs piliers du temple ? Mais où sont les priorités d’antan ?
Nathalie Roy rappelait à quel point, aux côtés de l’Éducation, de la Santé, de l’Économie et de l’Environnement, celle-ci participe aux cinq grandes priorités de son gouvernement. Prouvez-le.