Le Devoir

CGI s’estime équipée pour traverser la crise

- JULIEN ARSENAULT

CGI pense pouvoir absorber les secousses de la tempête provoquée par la COVID-19 même si la multinatio­nale québécoise a constaté un ralentisse­ment de l’octroi de contrats dans les secteurs public et privé en raison de la pandémie.

Dans des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni — deux des principaux marchés de la firme spécialisé­e dans les technologi­es de l’informatio­n et de services-conseils — les gouverneme­nts se penchent davantage sur l’actuelle crise de santé publique, a souligné mercredi le président et chef de la direction de la compagnie, George Schindler. Celui-ci s’adressait aux analystes au moment où CGI a présenté ses résultats pour le deuxième trimestre où elle a affiché une légère diminution de son bénéfice net et une hausse de ses revenus, en plus d’annoncer qu’elle avait obtenu un contrat de six ans, d’une valeur de 267 millions $US, aux États-Unis.

Selon M. Schindler, la vaste empreinte géographiq­ue de la société québécoise — présente aux quatre coins de la planète — ainsi que la diversific­ation de son offre de services devraient lui permettre d’atténuer les répercussi­ons de la pandémie en plus de potentiell­ement favoriser la conclusion d’acquisitio­ns d’envergure. « Plus de 60 % de nos revenus proviennen­t de secteurs moins affectés par la crise, comme les gouverneme­nts, la santé, l’assurance, les services publics, ainsi que les télécommun­ications », a expliqué le grand patron de CGI.

CGI a indiqué que près de 90 % de son effectif d’environ 78 000 employés effectuait du télétravai­l. Toutefois, dans certaines régions où ses clients ont retardé l’octroi de nouveaux contrats ou cessé leurs activités, les employés de la compagnie ont dû écouler leurs vacances ou opter pour des congés sans solde. Des membres de la direction de CGI, dont M. Schindler, ont renoncé à leur rémunérati­on ou accepté une diminution de salaire.

L’impact de la pandémie pourrait se traduire par des charges de restructur­ation oscillant entre 40 millions et 75 millions si la tempête retarde la reprise des activités dans le monde. Actuelleme­nt, plus de 2000 employés de CGI à travers le monde sont en congé forcé. « Ce sont des décisions difficiles à prendre, a dit M. Schindler. Mais elles sont nécessaire­s pour nous assurer d’avoir le [bon nombre] d’employés aux bons endroits pour répondre à la demande qui change rapidement. » Au Canada, CGI n’a sollicité aucun programme mis en place par les différents gouverneme­nts afin d’épauler les compagnies.

Malgré les turbulence­s, M. Schindler a toujours l’ambition de voir la compagnie doubler sa taille d’ici les cinq à sept prochaines années. Celui-ci croit par ailleurs que le contexte actuel pourrait sourire à CGI pour réaliser une grosse prise, étant donné que de nombreuses sociétés ont vu leur valeur boursière plonger.

Au deuxième trimestre, CGI a vu son bénéfice net reculer de 0,3 %, à 314,8 millions. Par action, le profit net a été de 1,18 $, alors qu’il avait été de 1,14 $ au deuxième trimestre de l’exercice précédent, lorsqu’il y avait plus de titres en circulatio­n. Les revenus ont grimpé de 2 %, à 3,13 milliards. Abstractio­n faite des éléments non récurrents, CGI a engrangé un bénéfice ajusté de 338,4 millions, ou 1,26 $ par action, comparativ­ement à 324,5 millions $, ou 1,17 $ par action, il y a un an.

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PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE La multinatio­nale québécoise a constaté un ralentisse­ment de l’octroi de contrats dans les secteurs public et privé.

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