Expatriés et confinés
L’animateur Jean-Michel Péloquin propose cinq capsules avec des Québécois vivant à l’étranger
C’était donc beaucoup de la curiosité. Et c’était aussi pour se comparer. C’est con, mais les Québécois, en général, on se plaint un peu le ventre plein. Ça permet de voir que notre confinement n’est pas si dur que ça. JEAN-MICHEL PÉLOQUIN
« Jamais nos vies n’auront autant ressemblé à celles des expats que j’ai rencontrés. On est loin de nos amis, de nos proches, de nos familles. » C’est comme ça que Jean-Michel Péloquin commence les cinq capsules en ligne d’Expat en confinement, sorte d’excroissance des deux saisons de l’émission Expat, diffusée à CASA. Et au fil d’entrevues menées par l’animateur avec des Québécois vivant en confinement un peu partout dans le monde, « on comprend que notre confinement n’est pas si dur que ça » au Québec.
Pour créer les cinq capsules d’Expat
en confinement, diffusées sur le site TVA.ca, Jean-Michel Péloquin (Bouffe
MTL, Ouisurf) a grosso modo ouvert la caméra de son ordinateur portable et discuté avec une poignée d’expatriés déjà rencontrés lors de ses précédents tournages. Un genre de : « comment ça va chez vous ? ».
On retrouve Sébastien le mannequin qui vit à Tokyo, Anouck la propriétaire d’une boutique en Guadeloupe, Sophie et Yoan les architectes à Dubaï, Anita la designer de mode à New York et Christian, danseur professionnel à Paris. « Pour les choisir, j’y suis allé par région surtout, et c’était pas mal mes préférés aussi, explique Péloquin au bout du fil. Sébastien à Tokyo, c’était un coup de coeur, en plus je voulais quelqu’un en Asie. Et je voulais aller à New York parce que c’est l’épicentre. »
Réalités différentes
Jean-Michel Péloquin raconte avoir reçu beaucoup de messages de téléspectateurs qui se demandaient comment se déroulait le confinement pour ceux qu’ils ont découverts au fil des émissions d’Expat. « C’était donc beaucoup de la curiosité. Et c’était aussi pour se comparer. C’est con, mais les Québécois, en général, on se plaint un peu le ventre plein. Ça permet de voir que notre confinement n’est pas si dur que ça. »
Deux éléments opposés se confrontent à l’écoute de ces cinq rencontres. D’une part, donc, les conditions de vie sont bien plus sévères ailleurs, notamment à Dubaï, où le couple d’architectes ne peut sortir qu’une fois par semaine pour les courses essentielles. Et de l’autre, les cinq Québécois vivant à l’étranger sont assez sereins devant leur situation, note JeanMichel Péloquin.
« Il y a une comparaison à faire entre les expatriés et nous, ajoute l’animateur. Parce qu’on est loin de nos proches. Mes parents, je leur parle sur FaceTime exactement comme le font les expats en temps normal. Mais là où c’est différent, c’est que c’était leur choix d’être loin leur famille. Par contre, ce qui est très anxiogène pour eux, c’est que s’ils veulent revenir au Québec [dans le cas où il] arriverait quelque chose de grave, ils sont pris là, il n’y a pas d’avion. »
Expat en confinement permet aussi de voir quelques images filmées par les principaux intéressés. On peut voir les agents de sécurité dans les rues de Dubaï, ou les grandes artères vides de la capitale française. « De voir Paris désert, ça m’a jeté sur le cul ! lance Péloquin. En plus, les gens nous disent qu’ils entendent les oiseaux. Et la qualité de l’air s’est améliorée. C’est comme si la planète pouvait respirer. »
Réaliste, Jean-Michel Péloquin voit bien que l’émission Expat ne pourra pas vraiment revenir pour une troisième saison avant un certain temps, en raison des contraintes liées à la COVID-19. Ces nouvelles capsules font voyager par procuration, quoi. « Je voulais que TVA les sorte rapidement. J’ai tourné ça à Pâques, mais là on parle déjà de déconfinement. On va voir la réaction et qui sait si on pourrait faire des capsules de déconfinement des expats ! »
Là aussi, on aurait peut-être beaucoup à apprendre du reste du monde.
Expat en confinement
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