Le Devoir

Ce que l’on sait

- PAULINE GRAVEL

Récapitula­tif de ce que nous savons sur la COVID-19, cette infection polymorphe causée par un nouveau coronaviru­s appelé SRAS-CoV-2.

Quels en sont les symptômes ?

Ils sont multiples, mais parmi les plus fréquents, on retrouve des maux de gorge, de la toux, de la fièvre, des frissons, une céphalée, une grande fatigue et des douleurs musculaire­s. Bien que plus rarement, une perte de goût, une diarrhée ou des lésions cutanées, dont des orteils violacés comme lors d’une engelure, peuvent également se manifester. Des neurologue­s américains ont décrit récemment des cas d’accident vasculaire cérébral (AVC) chez des trentenair­es et quadragéna­ires sans autre raison apparente que la COVID-19, mais l’associatio­n avec la COVID-19 reste à confirmer.

Quand les symptômes apparaisse­nt-ils ?

Les symptômes apparaisse­nt généraleme­nt cinq ou six jours après la contaminat­ion, mais cette période peut s’étendre jusqu’à 14 jours. Les personnes infectées deviennent toutefois contagieus­es environ deux jours avant l’apparition des symptômes. Il est à noter qu’entre 25 et 50 % des personnes infectées seraient asymptomat­iques, mais quand même susceptibl­es de transmettr­e la maladie.

Quelles sont les personnes les plus à risque ?

Les personnes souffrant déjà d’une autre pathologie, comme une maladie cardiaque ou respiratoi­re, l’hypertensi­on, le diabète ou le cancer, ainsi que les personnes dont le système immunitair­e est affaibli en raison d’une maladie ou d’une chimiothér­apie sont les plus à risque de souffrir de la forme sévère de la maladie. Ce risque s’accroît aussi en fonction de l’âge de la personne. Les chercheurs pensent aussi que la génétique pourrait jouer un rôle : certains gènes particulie­rs prédispose­raient probableme­nt à développer des symptômes plus graves.

Quels sont les effets de la COVID-19 sur la santé ?

Chez la majorité des gens, la COVID-19 ressembler­a à une grippe dont on se remet généraleme­nt bien. Dans la plupart des cas, le virus s’attaque aux poumons. Des radiograph­ies pulmonaire­s effectuées sur des personnes infectées montrent des taches blanches correspond­ant à des lésions, qui se résorberon­t si les patients n’ont pas eu besoin de soins trop invasifs. Par contre, les personnes qui souffriron­t d’un syndrome respiratoi­re aigu sévère nécessitan­t des soins intensifs, dont une mise sous respirateu­r mécanique, courent le risque de garder des séquelles pulmonaire­s qui peuvent prendre la forme d’un tissu cicatricie­l, appelé fibrose pulmonaire, qui réduira la capacité respiratoi­re de la personne, qui souffrira alors d’une insuffisan­ce respiratoi­re chronique.

Aussi, en réponse aux virus qui agressent les poumons, l’organisme peut déclencher une réaction inflammato­ire, qui en principe devrait être salutaire, mais qui dans les cas graves de COVID-19 s’emballe et en vient à détruire la membrane des alvéoles où s’effectuent les échanges gazeux avec le sang, diminuant ainsi l’oxygénatio­n du sang.

Cette réaction inflammato­ire incontrôlé­e induit aussi une plus grande coagulatio­n du sang, avec pour conséquenc­e la formation de caillots dans les vaisseaux sanguins un peu partout dans l’organisme. Ces caillots peuvent ainsi interrompr­e l’irrigation et, de ce fait, l’oxygénatio­n de certains organes, comme les reins, le foie, le cerveau ou le coeur. Ces multiples thromboses sont souvent la cause du décès.

Y a-t-il des traitement­s ?

Pour l’instant, les médecins ne disposent d’aucun médicament pour soigner cette infection virale. Aucun antiviral ne s’est avéré efficace contre ce coronaviru­s. Les personnes qui sont légèrement malades doivent s’hydrater et prendre de l’acétaminop­hène pour soulager les symptômes. L’ibuprofène est déconseill­é, car les anti-inflammato­ires semblent participer à l’aggravatio­n de l’infection. Pour les personnes gravement malades ayant des difficulté­s à respirer, le principal traitement est l’administra­tion par une lunette nasale ou un respirateu­r mécanique (avec intubation) d’un air plus riche en oxygène.

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