Lumières au bout de la route
Le vieil âge et l’espérance raconte l’heure des bilans, sourire aux lèvres
Le vieil âge et l’espérance est le troisième volet d’une trilogie documentaire sur le dernier versant de la vie, ses splendeurs et ses misères, une entreprise qui, a priori, ne suscitait aucun enthousiasme, convient le cinéaste Fernand Dansereau. Or, en 2012, Le
vieil âge et le rire avait réussi à vaincre les résistances de ceux qui ne voyaient pas la pertinence d’entendre la parole de gens qui, au soir de leur existence, ont pourtant beaucoup de choses à partager. Et souvent de l’énergie à revendre.
Cela n’empêche pas ses protagonistes d’être tout à la fois lucides, éloquents, fragiles, voire angoissés — devant un cancer sournois, un décompte implacable déterminé par la médecine palliative, ou alors les « pertes physiques », ces deuils successifs, inéluctables, qui forcent à ralentir, à se remettre en question. D’ailleurs, le cinéaste n’hésite pas à tourner la caméra vers lui-même, sur son lit d’hôpital, confessant l’étendue de ses souffrances, et le courage que son entourage a su lui insuffler pour qu’il continue sa route.
Certains des personnages croisés dans le documentaire précédent,
L’érotisme et le vieil âge, reviennent faire un tour de piste, comme le cinéaste Jean Beaudin ou la psychologue Édith Fournier, qui illumine le film malgré ses craintes face à l’avenir, ainsi que des spécialistes explorant toutes les facettes de cette phase ultime. « Je voulais des gens de tous les milieux, dont des scientifiques, mais aussi des témoignages personnels », souligne le cinéaste, dont ce dernier opus rappelle bellement que dans « vieillir », il y a le mot « vie ».
Le vieil âge et l’espérance Radio-Canada, à Doc Humanité, samedi, 22 h 30