Macron offre de premières réponses aux « oubliés » du secteur culturel
Exclues du déconfinement du 11 mai, les activités culturelles devront reprendre bientôt en conjuguant « bon sens et innovation », assure le président
Le président français a annoncé mercredi des premières mesures de soutien au secteur culturel, laminé par la crise de la COVID-19 et exclu en grande partie du déconfinement progressif prévu à partir du 11 mai, soulignant qu’il « faut que les lieux de création revivent » en s’adaptant.
Après avoir tenu une visioconférence avec une douzaine de représentants du monde artistique (cinéastes, écrivains, musiciens et autres), Emmanuel Macron a assuré que « le 11 mai beaucoup de choses pourront reprendre », mais en s’adaptant au nouveau coronavirus, entre « bon sens et innovation ».
« On doit pouvoir rouvrir les librairies, les musées sans qu’il y ait trop de brassages, les disquaires, les galeries d’art » et les théâtres doivent pouvoir « commencer » à fonctionner et répéter, a affirmé le président français. Avant un point « fin mai, début juin » concernant l’accueil du public.
Alors que les commerces se préparent à rouvrir en France, le rideau reste tiré jusqu’à nouvel ordre sur les cinémas, festivals et autres salles de concert, distanciation sociale oblige.
Face aux attentes immenses du secteur culturel, qui fait vivre 1,3 million de personnes dans ce pays et se considère comme « l’oublié » de la crise, Emmanuel Macron a donné de premières réponses en plaidant pour prolonger les droits des intermittents (artistes ou techniciens du spectacle qui alternent des périodes d’emploi et de chômage) jusqu’en août 2021.
Il a également annoncé son intention de mettre en oeuvre « un grand programme de commandes publiques » à destination en particulier des jeunes artistes. En outre, les écoles qui vont rouvrir auront « besoin d’intermittents » ces prochaines semaines, a-t-il affirmé.
«Failles» et «vulnérabilités»
Le bilan officiel de la COVID-19 en France égale presque celui de l’Espagne : depuis le 1er mars, la pandémie y a fait 25 531 morts, dont 330 recensés en 24 heures.
Sur le plan économique, le chômage partiel concerne désormais 12,1 millions de salariés et près d’un million d’entreprises en France, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui espère qu’il s’agit là d’un « palier » avant « une décrue » avec le retour des salariés au travail.
Quant au « monde d’après », l’ancien ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot a appelé à mettre en place une conférence écologique et sociale pour y réfléchir. « Cette crise sanitaire […] n’est que l’avatar d’une crise beaucoup plus profonde, qui met en relief nos failles, nos excès, nos vulnérabilités », estime-t-il.