Le Devoir

Québec accepte l’aide fédérale pour suivre les contacts des gens infectés

- HÉLÈNE BUZZETTI MARIE VASTEL CORRESPOND­ANTES PARLEMENTA­IRES À OTTAWA

Pour être réussi, le déconfinem­ent doit aller de pair avec une augmentati­on du dépistage, mais surtout du suivi de contacts pour éviter de nouvelles éclosions. Ottawa en prend acte et met ses fonctionna­ires à la dispositio­n des provinces afin qu’elles puissent retrouver plus rapidement les personnes ayant été en contact avec des individus infectés par la COVID-19. Québec dit souhaiter y faire appel.

Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué que le gouverneme­nt fédéral avait formé des employés fédéraux pour la recherche de contacts, et que cette équipe serait capable d’effectuer 3600 appels par jour, sept jours sur sept.

De plus, Statistiqu­e Canada rend disponible­s ses 1700 interviewe­rs qui seront, eux, capables d’effectuer jusqu’à 20 000 appels par jour.

« On aide déjà à effectuer des appels en Ontario et on offre notre aide à tous ceux qui en auraient besoin », a révélé M. Trudeau vendredi en invitant les autres provinces à se prévaloir de ces ressources.

La déception de Trudeau

M. Trudeau a laissé poindre une pointe de déception en relevant qu’il était sans réponse de certains de ses homologues. « Nous espérons certaineme­nt avoir un retour des provinces rapidement pour savoir si elles veulent qu’on les aide. Certaines provinces nous ont répondu, d’autres pas. »

Le Québec était du lot. Mais en après-midi, la vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbeault, a indiqué qu’elle était tout à fait intéressée par l’offre fédérale. « On ne refusera aucune aide. […] On va contacter et collaborer avec le gouverneme­nt fédéral pour voir de quelle façon cette aide peut s’inscrire dans les stratégies de dépistage qu’on a déjà. »

Cela dit, la directrice de la santé publique de Montréal, Mylène Drouin, ainsi que son homologue provincial, Horacio Arruda, ont tous deux soutenu que jusqu’à présent, le Québec réussit à faire tout le suivi nécessaire.

« La région de Montréal a le plus grand nombre de cas, et je vous confirme qu’on est à jour et qu’on arrive à faire notre traçage dans les 24 heures et si on n’y arrive pas, c’est parce que la personne ne répond pas au téléphone ou qu’on n’a pas le bon numéro et qu’il faut faire des recherches subséquent­es », a expliqué Mme Drouin.

M. Arruda a ajouté qu’« on arrive à faire le travail », mais que l’aide sera bienvenue alors que l’été frappe à nos

Justin Trudeau a laissé poindre une pointe de déception en relevant qu’il était sans réponse de certains de ses homologues

portes et que les gens affectés au suivi voudront prendre des vacances.

Le Québec et l’Ontario demeurent les épicentres de la pandémie au Canada. Huit provinces et territoire­s rapportent moins de 10 nouveaux cas par jour depuis deux semaines et les trois provinces restantes en ont décelé moins de 60 par jour depuis le 8 mai.

À l’autre bout du spectre, le Québec oscille entre 600 et 900 nouveaux cas quotidiens depuis deux semaines, et l’Ontario entre 300 et 470. Jeudi, 1182 nouveaux cas ont été rapportés au pays : 720 de ceux-ci étaient au Québec, 413 en Ontario et seulement 49 dans tout le reste du Canada.

Le suivi par applicatio­n s’en vient

Le premier ministre Trudeau a par ailleurs indiqué qu’en matière de recherche et de suivi de contacts, il faudra « faire en sorte que les données recueillie­s par les provinces et les territoire­s soient partagées à l’échelle du pays ». Il n’a cependant pas donné davantage de détails sur ce qui était envisagé.

Plusieurs applicatio­ns pour téléphone mobile sont en développem­ent. Seront-elles obligatoir­es ? M. Trudeau s’est contenté de dire que lorsqu’elles seront prêtes, « nous serons en mesure d’en recommande­r fortement une aux Canadiens ».

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