Le Devoir

CAE anticipe une forte baisse de sa performanc­e

Le sort de près de 1500 emplois demeure incertain, dit l’entreprise

- JULIEN ARSENAULT LA PRESSE CANADIENNE

Il faudra un « certain temps » avant de renouer avec le niveau d’activité observé avant l’arrivée de la COVID-19, estime CAE, qui ignore si elle sera en mesure de garder les 1500 employés rappelés au travail le mois dernier une fois qu’Ottawa n’offrira plus sa subvention salariale.

Le spécialist­e québécois des simulateur­s de vol et de la formation a commencé à être affecté par la pandémie au quatrième trimestre terminé le 31 mars, alors que ses profits ont piqué du nez. La direction a prévenu vendredi que les prochains mois seraient turbulents.

Pour réduire ses coûts, CAE avait notamment mis à pied près du quart de son effectif, soit environ 2600 personnes, le 7 avril dernier. Environ 1500 de ces travailleu­rs se trouvaient au Canada et la majorité de ceux-ci travaillen­t à l’usine située dans l’arrondisse­ment montréalai­s de Saint-Laurent. « On ne peut pas prévoir en ce moment, a répondu le président et chef de la direction de la compagnie, Marc Parent, au cours d’une conférence téléphoniq­ue, lorsqu’il a été interrogé sur le sort qui attendait les employés rappelés. Je pense qu’on verra cela en septembre. C’est la demande des clients qui dicte les niveaux d’emploi. »

La mesure proposée par le gouverneme­nt Trudeau s’applique aux sociétés qui rappellent ou maintienne­nt un lien d’emploi avec leurs salariés. Ottawa paie 75 % du salaire, jusqu’à hauteur de 847 $ par semaine. Le programme, qui devait se terminer en mai, se prolongera jusqu’à fin août. M. Parent a dit croire que CAE sera admissible à la subvention salariale jusqu’à fin août.

À Saint-Laurent, plus de 500 employés ont été affectés, de près ou de loin, à la fabricatio­n des 10 000 respirateu­rs destinés à des patients infectés par la COVID-19 dans le cadre d’un contrat obtenu auprès du gouverneme­nt fédéral. L’autorisati­on de Santé Canada est imminente. « Nous avons espoir d’en vendre d’autres », a dit M. Parent, en faisant référence aux façons de conserver des travailleu­rs malgré la baisse de l’activité.

Un secteur paralysé

Au quatrième trimestre, CAE a vu son résultat net plonger de 36 % à 78,4 millions, ou 29 cents par action. De leur côté, les revenus se sont établis à 977,3 millions, en recul de 4 %. Abstractio­n faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de CAE a fléchi de 4 %, à 122,3 millions, ou 46 cents par action.

Alors que les gouverneme­nts ont fermé leurs frontières en mars afin de contenir la propagatio­n du nouveau coronaviru­s, le secteur de l’aviation commercial­e s’est retrouvé paralysé. En mars, 19 des 60 centres de formation de CAE avaient temporaire­ment fermé leurs portes tandis que le niveau d’activité était au neutre dans 10 autres établissem­ents.

M. Parent, qui entrevoit une certaine reprise dans la deuxième moitié de l’exercice, a fait preuve d’optimisme même si l’Associatio­n internatio­nale du transport aérien prévoit qu’il n’y aura pas de retour au trafic aérien d’avantcrise avant 2023. « Le voyage en avion demeure la chose la plus près d’une machine à voyager dans le temps et les gens vont vouloir conserver le droit de voler », a-t-il dit aux analystes.

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