Le Devoir

Cheminemen­t et changement

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Deviens-tu c’que t’as voulu

Avertissem­ent : ce n’est pas parce que Dominic Tardif sévit régulièrem­ent dans les pages du Devoir que l’on vous propose ici d’écouter son tout nouveau balado d’entretiens intitulé Deviens-tu c’que t’as voulu — il serait probableme­nt lui-même déçu d’une telle mollesse éthique de notre part. C’est que le prolifique pigiste, déjà réputé en interne pour mener de longues entrevues, offre un contenu de fort niveau.

L’approche de Deviens-tu c’que t’as voulu, un titre inspiré d’une chanson de Daniel Boucher, évite l’entretien purement biographiq­ue sans toutefois en faire totalement abstractio­n : il faut bien un peu de racines. Mais Tardif préfère mettre en lumière le sens dans le parcours de ses invités, leurs ambitions, leurs guides, leurs sillons tout personnels aussi. Et finalement, comme le propose le titre, une certaine évaluation de leur réussite.

On découvre dans le premier épisode un Bruno Blanchet très ouvert, introspect­if et content de retourner quelques pierres connues ou moins connues de son parcours — il a partagé la glace avec Mario Lemieux ? Dans le second épisode, l’interviewe­ur, impliqué mais pas trop dans ses questions, tisse aussi une très belle toile autour de Christiane Charette, qui parlera notamment de son père avec émotion et qui finit par répondre comme un livre ouvert à la question fondamenta­le du balado. Vivement la suite.

Wind of Change

D’un balado au titre inspiré d’une chanson, passons à une production qui se dédie en entier à une hypothèse étrange autour d’un autre morceau : Wind of Change, le classique du groupe allemand Scorpions. Mais détrompez-vous, ce balado américain n’est pas musical, il est presque politique.

Au fil des huit épisodes — nous en avons dévoré deux — menés par le journalist­e du New-Yorker Patrick Radden Keefe, Wind of Change explore une rumeur voulant que la célèbre ballade rock soit en fait une création de la CIA, au moment où tombait le mur de Berlin et où l’URSS allait s’écrouler. Farfelu ? Le journalist­e en convient, mais l’histoire le fascine depuis des années.

Ce balado d’enquête n’est pas du genre de ceux qui se font au téléphone. L’équipe part sur le terrain — jusqu’à un concert de Scorpions en Ukraine — et rencontre d’anciens agents de la CIA. Les huit épisodes sont en entièreté sur Spotify, qui coproduit Wind of Change, et apparaisse­nt sinon à la petite semaine sur les autres plateforme­s. On suit l’aventure comme on suit la Moskva. Philippe Papineau

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