Le Devoir

La communicat­ion épicène

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L’administra­tion de Valérie Plante compte faire adopter un règlement pour former élus et employés à la « communicat­ion épicène », le plus rapidement possible. Le mot « épicène » est un adjectif qualificat­if qui désigne indifférem­ment l’un ou l’autre sexe ; les mots « enfant » et « adulte », par exemple, sont des mots « épicènes » pour désigner un garçon ou une fille, et un homme ou une femme.

Les tenantes et tenants de la communicat­ion épicène recommande­nt, par exemple, d’utiliser la double désignatio­n et de mettre le féminin en premier. Ainsi, on dira notamment, « la ou le juriste », ou encore « l’ambulanciè­re et l’ambulancie­r ». L’utilisatio­n du singulier collectif est aussi privilégié­e ; ainsi, au lieu de dire « les policiers », on utilisera « la police ». Cette nouvelle façon de parler permet d’éviter l’usage du masculin à valeur universell­e. Autre avantage de la communicat­ion épicène : l’ellipse. Au lieu de dire, à titre d’exemple : « La Ville recherche un responsabl­e des communicat­ions », on devrait dire ou écrire : « La Ville cherche responsabl­e des communicat­ions ».

Par le passé, plusieurs adeptes de la lutte contre la suprématie du masculin sur le féminin dans les langues orale et écrite se sont parfois placés en position d’« idéateurs » et d’« idéatrices » chauvins qui frisaient carrément les aberration­s. Toutefois, actuelleme­nt, je dois admettre que la réforme proposée par la Ville de Montréal tient du gros bon sens et, pour cette raison, je serais porté à l’appuyer. Henri Marineau

Québec, le 24 mai 2020

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