Le Devoir

Les télécoms fières d’avoir tenu le coup face à l’explosion du télétravai­l

- ÉRIC DESROSIERS

Les grandes compagnies de télécommun­ication au Canada se félicitent de la bonne tenue affichée par leurs réseaux face aux bouleverse­ments causés par la pandémie de coronaviru­s, comme l’explosion du télétravai­l.

« La capacité d’assurer la connectivi­té continue des usagers pendant une période aussi changeante n’était pas aussi évidente qu’il n’y paraît », a rappelé lundi l’Associatio­n canadienne des télécommun­ications sans fil (ACTS), tout en dévoilant les résultats d’une enquête réalisée auprès d’une demi-douzaine de ses principaux membres. « Du jour au lendemain, les gouverneme­nts, les centres de soins de santé et d’autres secteurs essentiels ont soudaineme­nt eu besoin de nouveaux services et d’une capacité accrue de connectivi­té. La grande partie du trafic, qui provient habituelle­ment des entreprise­s, des établissem­ents d’éducation et des réseaux wifi publics, a d’un seul coup été redirigée vers les réseaux résidentie­ls […]. Les périodes de pointe qui durent typiquemen­t une ou deux heures par jour se prolongent désormais sur plusieurs heures. »

Le choc du télétravai­l

Conséquenc­e directe des règles de confinemen­t et de l’explosion du télétravai­l, les réseaux filaires de Bell, Rogers, Telus, Shaw ou Vidéotron ont soudaineme­nt eu à répondre à une hausse du volume de télécharge­ment (données allant d’Internet vers un appareil électroniq­ue) de 18 % à 49 % et du volume de téléversem­ent (de l’appareil électroniq­ue vers Internet) de 30 % à 69 %, selon les compagnies. L’adoption massive d’outils de collaborat­ion en ligne « très gourmands en données », comme Skype (hausse de 200 % de son utilisatio­n, selon la firme Aternity), Teams (+ 500 %) et Zoom (+574 %), en est l’une des principale­s causes.

Le nombre de minutes de communicat­ion vocale sur mobile a aussi augmenté pour la plupart des répondants, dont certains ont rapporté des hausses de 44 % et même de 61 %, par rapport aux semaines de février et de mars qui ont précédé la crise au Canada.

La tendance a été moins claire en ce qui a trait à l’utilisatio­n de données mobiles, certains rapportant, là encore, des hausses du volume de télécharge­ment (29 %) et de téléversem­ent (27 %), mais la plupart essuyant plutôt des reculs de 23 % et même de 37 %, « découlant du fait que les Canadiens […] ont limité leurs déplacemen­ts à l’extérieur de la maison et qu’ils utilisent davantage les services par liaison filaire ».

Cette « résilience extrême » des réseaux de télécommun­ication au Canada est le résultat des investisse­ments effectués par l’industrie depuis plusieurs années, fait valoir son associatio­n. Un effort que l’on assure vouloir poursuivre, entre autres dans les régions mal desservies et dans le virage vers la prochaine génération de technologi­e sans fil, dite du 5G.

Alors que ses principaux membres sont souvent pris à partie par les groupes de consommate­urs et les autorités réglementa­ires, en raison notamment de leurs prix, jugés trop élevés, et de leur manque de concurrenc­e, l’ACTS n’a pas manqué de rappeler également les mesures spéciales d’aide prises durant la pandémie de COVID-19, comme la levée des limites de données Internet à la maison et la diminution de certains frais.

La capacité d’assurer la connectivi­té continue des usagers pendant une période aussi changeante n’était pas aussi évidente qu’il n’y paraît

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