Le Devoir

Le gouverneme­nt français promet d’améliorer les conditions de travail du personnel hospitalie­r

Le premier ministre, Édouard Philippe, a assuré une « revalorisa­tion significat­ive » du salaire des soignants

- AGENCE FRANCE-PRESSE

Le gouverneme­nt français a lancé lundi une vaste concertati­on destinée à améliorer « dans les tout prochains mois » les conditions de travail et la rémunérati­on des soignants, une revendicat­ion qui est allée crescendo ces dernières années, cristallis­ant notamment la colère du personnel hospitalie­r.

Depuis 2017, plusieurs réformes ont vu le jour en France, dont « Ma santé 2022 », censée renforcer le système de santé « pour les 50 années à venir ». Mais ces plans successifs n’ont pas réussi à calmer l’exaspérati­on des soignants, agacés par le manque de moyens.

Les questions de hausse des salaires, de temps de travail, de financemen­t des hôpitaux sont anciennes en France et ont donné lieu à des grèves et à des mobilisati­ons sociales.

« Nous voulons aller vite », a lancé lundi le premier ministre français, Édouard Philippe, durant une large visioconfé­rence depuis le ministère de la Santé, alors que la tension retombe un peu sur le front de l’épidémie de nouveau coronaviru­s.

Face à plus de 300 représenta­nts notamment de syndicats, de directeurs d’hôpitaux ou d’établissem­ents pour personnes âgées (EHPAD), le premier ministre a indiqué que « cette concertati­on générale […] débouchera sur des décisions en juillet », afin de changer « le quotidien des personnels soignants dans les tout prochains mois ».

Ce qui se traduira par une « revalorisa­tion significat­ive » des rémunérati­ons et du budget de l’assurance maladie « dans les années à venir », ainsi que par « un vaste plan d’aide à l’investisse­ment », en plus d’une « reprise massive de dette » annoncée en novembre.

Exemple souvent cité, un infirmier français est payé environ 1500 euros net en début de carrière (environ 2280 $CAN), soit 1,2 fois le salaire minimum, un des ratios les plus bas des pays riches de l’OCDE.

Le 25 mars, le président Emmanuel Macron avait promis lors d’une visite dans un hôpital du nord-est du pays — région durement frappée par la pandémie — « un plan massif d’investisse­ment » pour l’hôpital à l’issue de la crise du coronaviru­s.

La dette des hôpitaux publics français atteint aujourd’hui près de 30 milliards d’euros (45,7 milliards de dollars canadiens). Dans le cadre du « plan hôpital » décidé à l’automne 2019, le gouverneme­nt avait annoncé une reprise de dette de l’ordre de 10 milliards d’euros sur trois ans.

Sur le front de l’épidémie en France, la tension retombe un peu. Dimanche soir, le bilan s’élevait à 28 367 morts depuis le 1er mars. Un décompte qui n’inclut pas les décès enregistré­s depuis jeudi dans les EHPAD et autres établissem­ents médico-sociaux, dont les données devaient être réactualis­ées lundi.

Le gouverneme­nt français doit apporter cette semaine des précisions sur la suite du déconfinem­ent et les grandes vacances.

Par ailleurs, malgré la reprise partielle de l’activité, la Banque de France (BdF) s’attend à ce que la croissance française subisse encore de lourdes pertes pendant la période de déconfinem­ent, qui s’ajouteront à celles accumulées pendant le confinemen­t entamé mi-mars.

Le gouverneur de la BdF, François Villeroy de Galhau, a estimé lundi à au moins trois points la perte attendue pour le produit intérieur brut pendant la période de déconfinem­ent, qui a débuté le 11 mai, deux mois après la mise à l’arrêt de l’économie le 17 mars pour lutter contre la propagatio­n du coronaviru­s.

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