Le Devoir

L’aide d’Ottawa réclamée pour le transport en commun

- ISABELLE PORTER

Ottawa doit apporter sa contributi­on pour compenser les baisses de revenus des sociétés de transport municipale­s, affirment d’une seule voix le Québec, l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britanniqu­e.

« Nous appelons le gouverneme­nt du Canada à s’engager à assumer une partie du coût » lié à la pandémie, réclament les provinces dans une déclaratio­n transmise au ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, dont Le Devoir a obtenu copie.

L’argent vise à assurer « le maintien de l’exploitati­on de ces réseaux », écrivent conjointem­ent les ministres des Transports François Bonnardel (Québec), Ric McIver (Alberta), Caroline Mulroney (Ontario) et Claire Trevena (Colombie-Britanniqu­e).

Au Canada, le fonctionne­ment des services de transport en commun est uniquement subvention­né par les gouverneme­nts provinciau­x. Or ces derniers jugent désormais qu’ils doivent travailler avec Ottawa pour « assurer la survie financière des sociétés de transports durant [la] crise de la COVID-19 ».

La pandémie a fait baisser l’achalandag­e de manière radicale dans les transports en commun — entre 80 et 90 % selon les villes. La Société de transport de Montréal, par exemple, a subi des pertes de revenus de plus de 165 millions de dollars depuis mars, tandis qu’à Toronto, la Toronto Transit Commission compose avec un manque à gagner mensuel de 100 millions.

Évoquant les « conséquenc­es dévastatri­ces » des baisses d’achalandag­e, les ministres avancent « qu’aucun ordre de gouverneme­nt ne peut relever seul un défi de cette ampleur » et soulignent que le gouverneme­nt fédéral lui-même a déclaré que les transports en commun constituen­t un service essentiel.

Mardi, le gouverneme­nt Trudeau a annoncé qu’il allait verser 2,2 milliards aux municipali­tés. Toutefois, il s’agit de fonds déjà prévus dont on a simplement devancé le transfert. De plus, cet argent est destiné à des projets d’infrastruc­tures, et pas aux budgets de fonctionne­ment.

Le premier ministre Justin Trudeau a convenu qu’Ottawa devait en « faire plus », mais il est resté vague sur ses intentions. « Pour en faire plus, il faut travailler avec les provinces, parce que les municipali­tés sont [de leur ressort], a expliqué le chef de gouverneme­nt. On va être là pour investir, mais ça doit être fait dans le respect des champs de compétence, en partenaria­t avec les provinces à travers le pays. »

Dans leur lettre, les quatre ministres ont souligné à cet égard qu’une aide éventuelle d’Ottawa devrait « être versée directemen­t aux provinces », puisqu’elles sont « les mieux placées pour redistribu­er les fonds adéquateme­nt et rapidement ».

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