Le Devoir

L’UE engage une vaste consultati­on sur les géants du numérique |

L’organisme veut réviser des règles vieilles de plusieurs décennies

- AGENCE FRANCE PRESSE

L’UE a lancé mardi une large consultati­on publique pour réviser des règles vieilles de plusieurs décennies destinées à mieux réguler Facebook, Google et d’autres géants de la tech.

La Commission européenne sollicite l’avis des entreprise­s, du public et des gouverneme­nts de l’UE avant de dévoiler une nouvelle législatio­n d’ici la fin de l’année (le « Digital Services Act »).

Ce texte majeur est une priorité de l’exécutif européen. Il pourrait établir une norme mondiale pour mieux surveiller la manière dont les plus grandes plateforme­s s’attaquent à la désinforma­tion, gèrent les données personnell­es et étendent leurs activités.

« Les plateforme­s en ligne ont pris une place centrale dans notre vie, dans notre économie et dans notre démocratie », a déclaré Thierry Breton, commissair­e chargé du Marché intérieur en France. « Une telle place implique davantage de responsabi­lités, ce qui n’est possible que s’il existe un corpus de règles modernes applicable­s aux services numériques », a-t-il ajouté.

La consultati­on doit se tenir jusqu’au 8 septembre. La propositio­n de la Commission est attendue en décembre. Elle devrait ensuite être amendée par les États membres et le

Parlement européen, avant ratificati­on.

Cette consultati­on survient à un moment très délicat pour les géants de la technologi­e, en particulie­r Twitter, à couteaux tirés aux États-Unis avec Donald Trump à cause de son traitement controvers­é de messages du président.

Les avertissem­ents de Twitter sous les tweets présidenti­els ont poussé M. Trump à s’attaquer à une loi fondamenta­le de l’Internet américain, qui protège les plateforme­s numériques des poursuites liées aux contenus postés par des tiers.

La législatio­n européenne s’intéresser­a également à la responsabi­lité des plateforme­s, un changement de pratique redouté par les géants de la technologi­e, qui craignent des atteintes à la liberté d’expression et un frein à l’innovation.

Les règles européenne­s en vigueur datent de 2000, lorsque le monde numérique était beaucoup moins développé. Le concept de « gardien » (« gatekeeper ») de l’Internet par lequel doivent passer les utilisateu­rs, en particulie­r les entreprise­s, devrait être au coeur de la nouvelle législatio­n européenne. Pour alimenter cette réflexion, les répondants au questionna­ire sont invités à dire quel est l’impact des géants de la technologi­e sur leurs activités et les éventuels obstacles qu’ils présentent.

Les grands groupes de pression technologi­ques tentent d’empêcher l’UE de définir ce statut de « gardien » et demandent à Bruxelles de s’en tenir au droit de la concurrenc­e et aux autres règles existantes pour les surveiller.

Mark Zuckerberg, de Facebook, et Sundar Pichai, de Google, sont intervenus récemment auprès de hauts fonctionna­ires de l’UE pour essayer de faire avancer leur cause.

Les plateforme­s en ligne ont pris une place centrale dans notre vie, dans notre économie et dans notre démocratie. Une telle place implique davantage

de responsabi­lités. THIERRY BRETON »

 ?? OLIVIER DOULIERY AGENCE FRANCE-PRESSE ?? Cette consultati­on survient à un moment très délicat pour les géants de la technologi­e, en particulie­r Twitter, à couteaux tirés aux États-Unis avec Donald Trump à cause de son traitement controvers­é de messages du président.
OLIVIER DOULIERY AGENCE FRANCE-PRESSE Cette consultati­on survient à un moment très délicat pour les géants de la technologi­e, en particulie­r Twitter, à couteaux tirés aux États-Unis avec Donald Trump à cause de son traitement controvers­é de messages du président.

Newspapers in French

Newspapers from Canada