Le Devoir

Molson éliminera 190 postes au Québec

La moyenne d’âge des employés représenté­s par les Teamsters oscille entre 40 et 45 ans

- JULIEN ARSENAULT

Molson Coors aura besoin de moins de travailleu­rs pour exploiter son nouveau complexe situé à Longueuil, ce qui se traduira par l’éliminatio­n d’environ 190 postes permanents et temporaire­s.

Dans l’immédiat, aucun salarié ne perd son gagne-pain, mais ce ne sont pas tous les employés qui suivront lorsque l’entreprise quittera ses installati­ons montréalai­ses de la rue NotreDame Est, dont une partie est ouverte depuis 1786. La nouvelle installati­on doit brasser ses premières bières en 2021.

« Bien que l’innovation et les nouvelles technologi­es aient l’avantage d’améliorer notre efficacité […], elles impliquent malheureus­ement que nous aurons besoin d’un moins grand nombre d’employés pour assurer les opérations de la nouvelle brasserie », a écrit le président de Molson Coors Canada, Frederic Landtmeter­s, dans une lettre envoyée aux employés mardi et que La Presse canadienne a pu consulter.

Plus précisémen­t, 87 employés permanents et 101 travailleu­rs temporaire­s seront touchés dans le cadre de cette restructur­ation qui s’échelonner­a dans les 12 à 20 prochains mois. Molson Coors compte 1100 employés syndiqués et non syndiqués au Québec, dont près de 820 à Montréal.

L’employeur et le syndicat des Teamsters, qui représente les travailleu­rs répartis dans la brasserie montréalai­se et au centre de distributi­on de la rue Dickson, vont s’asseoir au cours des prochaines semaines pour discuter des modalités entourant la restructur­ation.

L’automatisa­tion grandissan­te de la nouvelle usine, la baisse de popularité de la bouteille de bière brune et le transfert en sous-traitance du lavage des bouteilles expliquent pourquoi le couperet tombe chez Molson Coors, a estimé le directeur des relations publiques de la partie syndicale, Stéphane Lacroix.

« Ç’a été un choc pour les employés, a-t-il expliqué au cours d’un entretien téléphoniq­ue. L’annonce de ce matin était incomplète puisqu’il reste beaucoup de détails à préciser. Cela crée un bon niveau d’incertitud­e et d’insécurité chez les travailleu­rs. »

L’entreprise a laissé entendre que l’effectif pourrait être réduit par l’entremise de départs volontaire­s ou de retraites anticipées. M. Lacroix pense qu’il risque plutôt d’y avoir des licencieme­nts en bonne et due forme, puisque la moyenne d’âge des travailleu­rs représenté­s par les Teamsters oscille entre 40 et 45 ans. Ceux-ci ont donc encore « plusieurs années devant eux » avant de penser à tirer leur révérence.

L’usine de Longueuil produira des bouteilles, des canettes ainsi que des fûts. La nouvelle brasserie devrait compter trois chaînes hautement productive­s. Le site situé dans la rue Notre-Dame compte cinq chaînes de production. En donnant le coup d’envoi des travaux dans la banlieue sud de Montréal en octobre 2018, Molson Coors avait affirmé que le nouveau site représenta­it « l’un des investisse­ments les plus importants de son histoire ». La somme n’a pas été précisée, mais le montant de 500 millions a été évoqué à plus d’une reprise.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR L’entreprise de la rue Notre-Dame à Montréal aura besoin de moins de travailleu­rs pour son nouveau complexe de Longueuil.

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