SUR VOS ÉCRANS – VROUM, VROUM, P.Q.
Histoire d’un rapide
Sans la pandémie actuelle, le Grand Prix du Canada aurait eu lieu en fin de semaine sur l’île Notre-Dame. Les sportifs de salon amateurs de course automobile pourront se plonger un peu dans la nostalgie en regardant ce documentaire consacré à celui qui a donné son nom à la piste montréalaise, le regretté Gilles Villeneuve, frère de, père de, mais surtout un pilote intrépide et fascinant. C’est ce que s’emploie à nous faire constater ce film réalisé par Jean Bourbonnais (Des chevaux,
des hommes et du cash), qui s’intéresse principalement à la carrière professionnelle du coureur, et pratiquement pas à sa vie personnelle. À quelques petites bribes d’information près… D’ailleurs, la famille de la légende de la Formule 1 est complètement absente de cet exercice passablement hagiographique, qui a toutefois le mérite de nous faire revivre de belle façon certaines des courses marquantes de sa carrière.
On a ainsi droit à une chronologie des faits d’armes de Villeneuve richement documentée d’images d’archives inédites ou très rares, qui aborde rapidement ses débuts comme pilote de course de motoneige au début des années 1970 et son passage à la course automobile en Formule Atlantique, pour se concentrer sur ses quelques années en Formule 1, jusqu’à sa mort tragique à Zolder, en Belgique. Le récit des faits marquants de cette carrière brève, intense, marqué par des exploits et des accidents mémorables, des amitiés solides et une « trahison » sans lendemain, nous est relaté avec beaucoup de générosité, d’émotion et moult détails par des gens qui l’ont côtoyé de près, comme certains amis d’enfance, par des collègues pilotes, dont son coéquipier chez Ferrari, Jody Scheckter, Jackie Stewart, René Arnoux et Jacques Lafitte, et des journalistes et analystes spécialisés en Formule 1.
À travers ce lot d’anecdotes et de descriptions de courses et les nombreux extraits d’entrevues accordées par Villeneuve, on découvre un homme simple, toujours de bonne humeur, ou presque, mais surtout un persévérant, passionné de vitesse, peu importe les dangers et les sacrifices nécessaires pour concrétiser ses rêves. Pour le portrait critique, il faudra repasser… Cela dit, l’écoute de cet enlevant portrait du plus célèbre coureur automobile québécois s’avère un plaisir, même pour ceux qui ne s’intéressent ni au personnage ni à son sport. C’est déjà pas mal.
Gilles Villeneuve : à toute vitesse Radio-Canada, samedi, 22 h 30
La fin des courses
On reste « en voiture », mais de façon plus sociologique, dans ce documentaire de Guillaume Sylvestre
(DPJ, Secondaire V) qui raconte la saison 2019 de l’autodrome de SaintEustache, la dernière de ce lieu de courses professionnelles et amateurs qui rameutaient les adeptes de vitesse et de voitures qui « boucanent » depuis 1964. Les plaintes répétées et de plus en plus nombreuses des résidents du coin ont mené à l’achat du terrain de l’autodrome au printemps 2018 par la Ville de Saint-Eustache, qui souhaitait en faire un parc industriel.
Le film de Sylvestre donne la parole aux habitués, aux employés et aux propriétaires, la famille Labrosse, de ce haut lieu de sensations fortes sur leur attachement à cette institution de la course automobile, dont ils déplorent tous la disparition causée par « quelques plaintes ». Plusieurs s’inquiètent de la recrudescence de dangereuses courses de rue à la suite de sa fermeture. Au fil de cette chronologie d’une mort annoncée qui égrène les événements qui ponctuent cette dernière saison, des courses d’accélération d’amateurs, qui attirent des bricoleurs d’un peu partout, des compétitions de camions et de voitures modifiées, qui rallient des familles entières, et un festival d’épreuves qui réjouit ceux qui aiment l’odeur de pneu et le vacarme assourdissant des moteurs, on découvre une communauté de jeunes et de moins jeunes qui se passionnent, parfois de génération en génération, pour ces bolides et les sensations fortes qu’ils leur procurent. Le film dresse ainsi un portrait sociologique bienveillant de la fin de cette institution et de ceux et celles qu’elle laisse orphelins de vrombissements et d’odeur de pneus brûlés.
Dernier tour de piste Canal D, jeudi, 22 h
Patrick et le royaume corrompu
Les séries fantastiques « médiévales » ont eu le vent dans les voiles dans les dernières années, tout particulièrement grâce à la saga Game of Thrones, qui a tiré sa révérence le printemps dernier, laissant des millions de fervents adeptes en deuil. Ces derniers trouveront peut-être leur bonheur dans ce pastiche pour adultes de ce genre de fiction, une comédie d’animation en stop motion créée par un duo (John Havartine et Tom Root) qui a fait ses classes en travaillant sur l’irrévérencieuse série Robot Chicken.
Cette nouveauté produite par la plateforme numérique Hulu raconte la désillusion de Patrick (Nicholas Hoult), un paysan devenu à son grand bonheur chevalier au service de son royaume, dont il découvre les facettes plus sombres… À cette déception « professionnelle » s’ajoute le déplaisir du retour de ses frères, des criminels qui viennent lui pourrir l’existence.
Crossing Swords Crave, jeudi, dès 22 h 30