Le Devoir

La PCU et la relance

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Depuis les tout débuts de l’instaurati­on de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) destinée aux travailleu­rs qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie, des voix se sont fait entendre selon lesquelles certains bénéficiai­res refusaient une propositio­n d’emploi, car cette dernière leur procurait un revenu moindre que celui qui est versé par la PCU, soit 2000 $ par mois. Face à une telle situation, le gouverneme­nt aurait lancé une opération de recherche des fraudeurs du système qui devront rendre les sommes perçues illégaleme­nt au Trésor public.

Mardi, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’il prolongeai­t la PCU de huit semaines, soit jusqu’au 29 août, pour permettre à ceux qui demeurent toujours sans emploi de continuer à recevoir la prestation. À cet effet, le premier ministre du Québec, François Legault, s’est dit préoccupé par le fait que la PCU n’était pas accompagné­e de mesures incitative­s à retourner sur le marché du travail et, par conséquent, qu’elle retardait indûment la relance économique.

C’est un secret de Polichinel­le : François Legault est un pragmatiqu­e, de son propre aveu, et par conséquent, il déteste les situations qui stagnent trop longtemps. Je ne serais donc pas surpris si le premier ministre offrait des primes aux travailleu­rs dans certains champs d’activité [des primes qui permettrai­ent de gagner un revenu supplément­aire à la PCU] de la même façon qu’il a agi avec les préposés aux bénéficiai­res dans les CHSLD.

C’est la « technique de la carotte » régulièrem­ent utilisée en management, et François Legault, en tant qu’ancien homme d’affaires, connaît très bien cette technique… En ce qui me concerne, la prime monétaire accordée aux travailleu­rs sans emploi deviendrai­t un incitatif important pouvant contribuer en partie à la relance de l’économie québécoise. Henri Marineau

Québec, le 17 juin 2020

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