Le Devoir

Les syndicats veulent un Buy Québec Act

« Consommer local, c’est bien. Produire au Québec, c’est mieux. »

- RELANCE LIA LÉVESQUE

Alors que le déconfinem­ent va bon train et que Québec planifie la relance de l’économie, les quatre centrales syndicales lui suggèrent d’adopter un Buy Québec Act, un peu comme il existe un Buy America Act aux États-Unis.

La FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD ont préparé conjointem­ent un document de 44 pages sur l’économie qu’elles aimeraient voir renaître, après le plus fort de la crise du coronaviru­s. Entre autres moyens, elles suggèrent un Buy Québec Act, qui irait plus loin que le seul fait de favoriser l’achat local.

Il s’agirait d’une politique d’approvisio­nnement pour accroître la capacité de fabricatio­n québécoise de certains produits — ce qui peut se faire en respectant les grands accords commerciau­x internatio­naux, affirment-elles.

« Consommer local, c’est bien. Produire au Québec, c’est mieux », résument les quatre centrales.

Trois secteurs

Elles ciblent trois secteurs plus particuliè­rement : les produits pharmaceut­iques, les équipement­s médicaux comme les masques et les produits bioaliment­aires.

Dans le domaine pharmaceut­ique, elles demandent d’ailleurs de ne plus laisser les entreprise­s privées déterminer seules des priorités de recherche. Dans le domaine bioaliment­aire, elles conseillen­t de « travailler à améliorer son autosuffis­ance alimentair­e ».

« Il est trop risqué de dépendre exclusivem­ent de quelques pays, notamment la Chine, pour la production de biens essentiels. L’économie mondiale doit être réorganisé­e de manière à favoriser la résilience des économies nationales devant des crises comme la COVID-19 », écrivent-elles.

Les quatre suggèrent aussi une « réindustri­alisation » du Québec, davantage axée sur la deuxième et la troisième transforma­tion des ressources naturelles.

Les centrales proposent également qu’à moyen et long terme, l’aide aux entreprise­s soit accordée en contrepart­ie de création d’emplois, de conditions salariales, de résultats environnem­entaux et d’investisse­ments sur le territoire.

Paradis fiscaux

Elles insistent aussi pour qu’aucune aide de l’État ne soit accordée à une entreprise qui fait affaire dans les paradis fiscaux ou qui fait de l’évitement fiscal.

Pour la relance, elles rappellent que le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction CSN sont déjà là pour épauler des entreprise­s.

Et alors que le ministre des Finances, Eric Girard, s’est déjà engagé à ne pas hausser les impôts et la Taxe de vente du Québec pour dégager davantage de revenus, les quatre l’invitent à la prudence à ce chapitre. « Les centrales syndicales estiment qu’il est trop tôt pour exclure une telle option », écrivent-elles dans leur document sur la relance.

 ?? ANDREW HARNIK THE ASSOCIATED PRESS ?? Le Fonds a ajouté un moratoire de six mois pour les paiements en capital-intérêt sur les prêts consentis. Au total, 1300 des 3100 entreprise­s partenaire­s de l’institutio­n ont accepté l’offre de report.
ANDREW HARNIK THE ASSOCIATED PRESS Le Fonds a ajouté un moratoire de six mois pour les paiements en capital-intérêt sur les prêts consentis. Au total, 1300 des 3100 entreprise­s partenaire­s de l’institutio­n ont accepté l’offre de report.

Newspapers in French

Newspapers from Canada