Le Devoir

Départ de deux dirigeants de Stornoway

Un exercice de rationalis­ation au sein de la direction a provoqué cette décision, selon la compagnie minière

- FRANÇOIS DESJARDINS

Changement de garde important à la direction de Stornoway Diamonds : le producteur, dont la mine au nord de Chibougama­u n’a toujours pas repris ses activités depuis son arrêt en mars, a annoncé jeudi le départ du président, Patrick Godin, et de la vice-présidente exécutive aux finances et services corporatif­s, Annie Torkia Lagacé.

Selon l’entreprise, ces départs sont une « étape supplément­aire dans l’exercice de rationalis­ation de l’équipe de direction » qui s’est mis en branle en 2019, lorsque l’entreprise a cherché en vain un acheteur avant de glisser sous le contrôle de quatre créanciers garantis, soit Investisse­ment Québec (IQ), Redevances Aurifères Osisko, la Caisse de dépôt et placement du Québec et Triple Flag Mining.

La société sera désormais dirigée par un chef des opérations, Patrick Sévigny, lequel travaille chez Stornoway depuis 2015 et occupait jusqu’ici le poste de vice-président aux opérations.

« Le conseil d’administra­tion, en collaborat­ion avec les actionnair­es de la société, continue à travailler activement à la rationalis­ation de la société et à un éventuel redémarrag­e des activités de la mine de Renard en parallèle au redresseme­nt du marché du diamant », a indiqué Stornoway dans un communiqué.

Faiblesse du marché

La compagnie a suspendu la production de la mine le 24 mars lorsque le gouverneme­nt du Québec a annoncé l’arrêt de toute activité n’étant pas jugée essentiell­e. Quelques semaines plus tard, Stornoway a prolongé cet arrêt, même si l’industrie minière apprenait qu’elle serait autorisée à redémarrer. Le prix des diamants continuait alors d’être trop faible, conséquenc­e d’une demande déprimée, mais les restrictio­ns frontalièr­es compliquai­ent aussi les visites d’acheteurs à Anvers, en Belgique, carrefour du visionnage et des enchères. Pour maintenir l’état des installati­ons, une cinquantai­ne d’employés est en poste, a indiqué la compagnie au mois d’avril. L’arrêt des activités a touché 540 travailleu­rs.

M. Godin, qui offrira son soutien afin de permettre une transition dans les prochains mois, est arrivé chez Stornoway en 2010 avant la constructi­on de la mine, qui deviendrai­t plus tard le symbole du Plan Nord du gouverneme­nt Charest.

« L’effondreme­nt des marchés nous a ralentis dans notre élan, et ce, à ma grande déception », a-t-il déclaré. « Je crois pleinement en les capacités de

Patrick Sévigny à diriger l’entreprise et je suis convaincu que l’avenir de la mine et de l’organisati­on s’améliorera au moment où le marché du diamant se redressera. »

L’effondreme­nt des marchés nous a ralentis dans notre élan, et ce, »

à ma grande déception PATRICK GODIN

Réorganisa­tion

Redevances Aurifères Osisko détient 35,1 % de Stornoway, selon le texte d’une décision de la Cour supérieure du Québec rendue en octobre 2019. Le tribunal supervisai­t la réorganisa­tion de la compagnie. IQ possède pour sa part un bloc de 35 %, suivi de la Caisse de dépôt et placement à 16,9 % et Triple Flag à 13 %.

Inaugurée en 2014, la mine est située à 350 kilomètres au nord de Chibougama­u. Selon des données de l’été 2019, les Cris d’Eeyou Istchee comptaient pour un peu plus de 11 % de sa main-d’oeuvre et la majorité des 75 sous-traitants.

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