Le Devoir

Le procès des policiers prévu pour le 8 mars

- MORT DE GEORGE FLOYD JOY POWELL CHARLOTTE PLANTIVE À WASHINGTON AGENCE FRANCE-PRESSE

Un juge de Minneapoli­s a espéré lundi pouvoir entamer le procès des policiers impliqués dans le meurtre de George Floyd le 8 mars prochain, mais a menacé de le déplacer si les parties continuaie­nt à s’exprimer dans les médias sur ce dossier qui a révolté l’Amérique.

« J’aimerais que la publicité avant le procès n’implique aucun communiqué des familles des parties, de leurs amis ou d’élus », a déclaré le magistrat Peter Cahill lors d’une audience très attendue.

Vêtu d’un costume orange de prisonnier, le visage couvert d’un masque, l’ex-agent Derek Chauvin a comparu par vidéo depuis la prison à haute sécurité où il est détenu depuis un mois. Cet homme blanc de 44 ans est inculpé de meurtre pour avoir asphyxié George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, en s’agenouilla­nt sur son cou pendant de longues minutes.

Ses trois anciens collègues Alexander Kueng, Thomas Lane et Tou Thao, poursuivis pour complicité de meurtre, se sont présentés en personne devant le juge. Les deux premiers ont été remis en liberté conditionn­elle contre le versement d’une caution de 750 000 $US.

Le dernier est toujours écroué, mais a été transféré au tribunal pour cette audience.

Les quatre hommes, qui ont tous été licenciés de la police, encourent jusqu’à 40 ans de réclusion.

L’avocat d’Alexander Kueng a fait savoir que son client avait l’intention de plaider « non coupable » et de soutenir qu’il avait fait un « usage raisonnabl­e de la force » pour se défendre. Les stratégies des autres accusés n’ont pas encore été dévoilées.

La prochaine audience a été fixée au 11 septembre.

Le 25 mai, les quatre agents avaient voulu arrêter George Floyd, soupçonné d’avoir tenté d’écouler un faux billet de 20 dollars dans un commerce de Minneapoli­s. Le quadragéna­ire, menotté, avait été plaqué au sol et l’agent Derek Chauvin avait appliqué son genou sur son cou pour l’y maintenir.

« Je ne peux plus respirer », a supplié George Floyd à plusieurs reprises avant de perdre conscience. Malgré les interventi­ons de passants, Derek Chauvin a continué à exercer sa pression pendant près de huit minutes.

Le drame, dont les images captées par une passante sont devenues virales, a suscité une vague de manifestat­ions inédites depuis les grandes marches pour les droits civiques des années 1960, qui a même dépassé les frontières américaine­s.

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