Le Devoir

De la relève au potager

- JESSICA DOSTIE

Simon Jarry a atterri dans le programme d’agricultur­e urbaine de l’Externat Sacré-Coeur, un collège privé de Rosemère, dans la couronne nord de Montréal, un peu par hasard en septembre dernier. Au fil de cette année scolaire bien particuliè­re, l’élève de 12 ans s’est finalement découvert une vraie passion pour le jardinage. Rencontre au milieu de son potager citadin.

Même s’il a terminé sa première année du secondaire à distance, Simon n’a pas chômé ce printemps. Entre deux cours virtuels — donnés dès le début du confinemen­t dans son cas — et quelques devoirs, l’adolescent a de lui-même lancé ses semis (à l’aide d’une miniserre trouvée chez IKEA) et convaincu ses parents non seulement d’installer un petit potager en carré dans leur cour arrière, mais aussi de prendre un lot au jardin communauta­ire situé juste derrière son collège.

Aujourd’hui, ses deux potagers sont florissant­s et promettent de belles récoltes, de quoi nourrir toute sa famille, malgré la sécheresse de juin.

Classe verte

Son intérêt pour le jardinage a pris racine à son école secondaire : inauguré en 2018, le programme d’agricultur­e urbaine de l’Externat Sacré-Coeur, auquel a participé Simon durant la dernière année scolaire, permet à un groupe d’élèves de première secondaire de se familiaris­er avec le jardinage, des semis jusqu’aux récoltes, en passant par la culture des plantes vertes d’intérieur et la plantation d’arbres et de bulbes d’hiver.

Durant l’automne, les élèves ont d’abord récolté certains légumes plantés le printemps précédent, puis, au début de l’hiver, ils ont été initiés à l’art des semis. « Notre prof nous a aussi appris la méthode pour planter certains noyaux et montré comment faire repousser des légumes qui se renouvelle­nt, comme le céleri ou les pieds de laitue. »

À la maison, Simon a rapidement voulu tester ses nouvelles connaissan­ces : il a donc essayé de planter plusieurs noyaux et a commencé à faire ses semis. « J’ai vraiment aimé ça, raconte-t-il. C’est ce qui m’a motivé à faire un jardin et à m’en occuper. L’été passé, on avait planté quelques légumes dans la cour, mais c’était surtout mes parents qui s’en occupaient. Cette année, c’est beaucoup moi qui le fais, avec parfois l’aide de mon frère de 10 ans. »

Si les petites pousses de manguier, de citronnier, d’avocatier et des autres fruits tropicaux qu’il tente de faire pousser restent dans la maison — quelques pots décorent d’ailleurs sa chambre à coucher —, ses deux potagers sont bien garnis de légumes de chez nous : haricots, carottes, radis, tomates, concombres, mais aussi poivrons, pommes de terre, oignons et toute une variété de fines herbes, la majorité des plants ayant été semés par Simon et sa famille durant le confinemen­t. « C’est vraiment facile de planter des patates, et elles poussent vite », ajoute-t-il. Sa technique ? Couper une pomme de terre en quatre, puis la laisser germer (pendant 4 à 6 semaines). Ensuite, il suffit de les planter, le germe orienté vers le haut.

Avide de connaissan­ces scientifiq­ues, Simon ne cache pas aimer particuliè­rement le côté essais-erreurs de ses expériment­ations en matière de jardinage. « C’est comme une petite expérience chaque fois, décrit-il. Par exemple, quand j’ai fait des tests avec un noyau d’avocat, je ne savais pas à quoi m’attendre, surtout que, selon ma prof, c’est très difficile de réussir ; ça marche environ une fois sur cinq. Moi, j’ai été quand même très chanceux, parce que ça a fonctionné du premier coup. Il faut aussi être patient, mais quand ça craque et qu’on se rend compte que ça commence à pousser, c’est vraiment l’fun. »

 ?? FABRICE GAËTAN ?? Simon Jarry dans le jardin communauta­ire situé à l’arrière de son collège, à Rosemère.
FABRICE GAËTAN Simon Jarry dans le jardin communauta­ire situé à l’arrière de son collège, à Rosemère.

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