Le Devoir

Un plan révisé pour la rentrée scolaire

- MYLÈNE CRÊTE CORRESPOND­ANTE PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

Si on a comme attente qu’il n’y ait aucun cas dans les écoles, c’est presque impossible HORACIO ARRUDA

Les parents inquiets pour la rentrée scolaire auront leurs réponses lundi, a signalé le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, en conférence de presse vendredi. L’ensemble du plan pour la rentrée scolaire, qui avait été dévoilé en juin par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a été révisé, mais les grands principes demeurent les mêmes.

« Chacun des éléments a été revu pour voir si on maintenait ou si on ajustait, a-t-il affirmé. Alors, il y a des ajustement­s dans différents éléments, mais l’ensemble du plan a été revu sur la base des nouvelles connaissan­ces, sur la base d’attachemen­t en termes d’opération pour voir ce qui est possible, sur la base de s’assurer de protéger au maximum les enfants, les travailleu­rs, etc. »

Il n’a pas indiqué si le gouverneme­nt allait maintenir le concept de « bulles » qui avait soulevé la controvers­e. Il s’agit de diviser un groupe d’élèves en îlots de six et de disposer ces sous-groupes à un mètre de distance les uns les autres dans un local. « Ça veut dire quoi petite bulle, grande bulle, moyenne bulle, a ajouté le Dr Arruda. Ça, ce sont des choses qui ont été revues et analysées. » Il a par la suite ajouté que « tout peut changer » d’ici la conférence de presse prévue lundi.

Ni lui ni la directrice de santé publique de Montréal ne se sont dits inquiets de l’apparition de foyers d’éclosion dans les écoles. Ils ont cité en exemple le peu de cas qui ont été signalés après la réouvertur­e des garderies et des établissem­ents scolaires à l’extérieur de Montréal en mai. Le ministère de l’Éducation a rapporté moins de 44 cas par semaine du 25 mai au 19 juin parmi les élèves du primaire (voir encadré). « Le milieu scolaire n’est pas celui qui m’inquiète le plus à cause des caractéris­tiques des enfants. Je sais que les parents ont beaucoup d’inquiétude­s, c’est légitime, mais moi je pense qu’on ne peut pas extrapoler [la situation des] CHSLD nécessaire­ment dans un milieu scolaire », a-t-il répondu à la question d’une journalist­e sur le fait que certains membres du personnel travaillen­t dans plusieurs établissem­ents.

Reste que les parents doivent s’attendre à ce que des cas soient découverts chez les enfants et parmi les membres d’une même famille après le retour en classe. « Si on a comme attente qu’il n’y ait aucun cas dans les écoles, c’est presque impossible, a-t-il dit. Si on veut que les écoles fonctionne­nt, le virus va circuler à la fois à l’école, mais peut-être aussi dans les familles, etc. Mais ce qui va être important, c’est de s’assurer de ne pas avoir des éclosions importante­s. » Tout sera fait pour protéger la santé des enfants, des enseignant­s et des familles, a-t-il précisé.

Il n’y aura pas de tests de dépistage massifs auprès des enfants et des enseignant­s, mais plutôt des tests ciblés en cas de symptômes de la COVID-19 ou de contact avec une personne infectée. La Dre Drouin veut toutefois s’assurer qu’ils sont effectués de façon rapide pour limiter la propagatio­n du coronaviru­s.

La rentrée scolaire suscite beaucoup d’inquiétude­s. Un groupe de parents, représenté par l’avocat Julius Grey, a récemment envoyé une mise en demeure au ministre Roberge pour le forcer à offrir des cours à distance au primaire et au secondaire durant la pandémie, à l’instar de l’Ontario, parce qu’ils craignent les conséquenc­es négatives de la COVID-19. Les partis d’opposition ont dénoncé le silence du ministre Roberge en début de semaine, alors que les questions des parents en vue de la reprise scolaire se multiplien­t.

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