F*%k la cote R
Cher Monsieur le Ministre de l’Éducation,
C’est la première fois que vous me faites pleurer. Cette semaine, j’ai eu les larmes aux yeux à l’idée que mon ado de 17 ans allait devoir poursuivre à mi-temps sa dernière année du secondaire. Sa vie est déjà une longue garde partagée, de quoi devenir schizo. Lui qui adore son école mais n’aime pas « l’école », comme bien des garçons de son âge, était très déçu. Il a vécu dans sa chair l’isolement et la surdose d’écrans du printemps. Maintenant, il sait à quel point il a besoin de la stimulation de ses pairs et des encouragements de ses profs « en présentiel » pour y arriver.
Cette décision aura un impact évident sur toute la clientèle vulnérable, sur son envie de poursuivre ses études postsecondaires. Mais j’ai bien hâte de savoir comment vous allez pouvoir refuser des candidats au cégep avec une 4 e secondaire circassienne et une 5 e secondaire qui s’annonce aussi acrobatique. La démotivation est grande, mais nous n’avons pas les moyens de nous passer de tous ces jeunes qui auront loupé leur fin de secondaire à cause de décisions politiques à vau-l’eau qui ne concernent pas que votre ministère. La cote R peut aller se faire infuser le tilleul. Pour mémoire, je vous ressers cette citation dans votre livre Et si on réinventait l’école ?, celle de Benjamin Franklin, ce génie touche-à-tout : « Tu me parles, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends. » Merci de votre attention,
Josée Blanchette, mère de Hugo