Le projet Laurentia critiqué par Québec
En raison des concentrations déjà élevées de nickel dans l’air, le Port de Québec doit nécessairement réduire ses émissions « actuelles et futures » s’il souhaite réaliser le projet Laurentia.
Telle est l’une des recommandations d’un rapport rendu public lundi soir par la direction de l’Évaluation environnementale et stratégique du ministère.
Laurentia est un projet d’agrandissement de plusieurs centaines de millions de dollars visant à positionner Québec comme un leader dans le transbordement de conteneurs.
Or la zone portuaire est située à proximité du quartier Limoilou, où les concentrations de nickel dans l’air dépassent de façon importante les normes (571 %). En 2013, une étude du ministère avait d’ailleurs démontré que la source principale d’émissions était le Port de Québec qui transborde d’importantes quantités de minerai (le vrac solide).
Certains des défenseurs du projet Laurentia arguent qu’en misant sur les conteneurs, le Port pourra justement réduire ses activités dans l’industrie du vrac solide et améliorer sa cohabitation avec les quartiers résidentiels environnants.
« Tous nos problèmes depuis quelques années dans tout ce débat-là, c’était la provenance de la poussière qui venait du transbordement de vrac », déclarait le maire Labeaume à Radio-Canada lors d’une sortie à la mi-novembre.
Or le ministère affiche néanmoins des inquiétudes à ce sujet. « Considérant qu’une partie importante des [émissions de nickel] est attribuable aux activités se déroulant actuellement sur le site du Port de Québec, l’autorisation pour en générer de nouvelles, susceptibles d’augmenter ces émissions ne devrait être délivrée […] que si des mesures de réduction des émissions de nickel actuelles et futures sont proposées et appliquées », peut-on lire dans le document cité plus haut.
Ce rapport a été produit par le ministère dans le cadre d’une évaluation beaucoup plus large menée dans ce dossier par Ottawa. Le document vise notamment à énumérer des conditions à respecter et des changements à faire par le Port dans l’éventualité où le projet serait autorisé par le fédéral.
Or l’Agence d’évaluation d’impact du Canada a déjà déposé un premier rapport très critique du projet faisant état d’impacts environnementaux négatifs notamment sur la qualité de l’air.