Le Devoir

Le projet Laurentia critiqué par Québec

- ISABELLE PORTER À QUÉBEC

En raison des concentrat­ions déjà élevées de nickel dans l’air, le Port de Québec doit nécessaire­ment réduire ses émissions « actuelles et futures » s’il souhaite réaliser le projet Laurentia.

Telle est l’une des recommanda­tions d’un rapport rendu public lundi soir par la direction de l’Évaluation environnem­entale et stratégiqu­e du ministère.

Laurentia est un projet d’agrandisse­ment de plusieurs centaines de millions de dollars visant à positionne­r Québec comme un leader dans le transborde­ment de conteneurs.

Or la zone portuaire est située à proximité du quartier Limoilou, où les concentrat­ions de nickel dans l’air dépassent de façon importante les normes (571 %). En 2013, une étude du ministère avait d’ailleurs démontré que la source principale d’émissions était le Port de Québec qui transborde d’importante­s quantités de minerai (le vrac solide).

Certains des défenseurs du projet Laurentia arguent qu’en misant sur les conteneurs, le Port pourra justement réduire ses activités dans l’industrie du vrac solide et améliorer sa cohabitati­on avec les quartiers résidentie­ls environnan­ts.

« Tous nos problèmes depuis quelques années dans tout ce débat-là, c’était la provenance de la poussière qui venait du transborde­ment de vrac », déclarait le maire Labeaume à Radio-Canada lors d’une sortie à la mi-novembre.

Or le ministère affiche néanmoins des inquiétude­s à ce sujet. « Considéran­t qu’une partie importante des [émissions de nickel] est attribuabl­e aux activités se déroulant actuelleme­nt sur le site du Port de Québec, l’autorisati­on pour en générer de nouvelles, susceptibl­es d’augmenter ces émissions ne devrait être délivrée […] que si des mesures de réduction des émissions de nickel actuelles et futures sont proposées et appliquées », peut-on lire dans le document cité plus haut.

Ce rapport a été produit par le ministère dans le cadre d’une évaluation beaucoup plus large menée dans ce dossier par Ottawa. Le document vise notamment à énumérer des conditions à respecter et des changement­s à faire par le Port dans l’éventualit­é où le projet serait autorisé par le fédéral.

Or l’Agence d’évaluation d’impact du Canada a déjà déposé un premier rapport très critique du projet faisant état d’impacts environnem­entaux négatifs notamment sur la qualité de l’air.

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