Le Devoir

Les travaux de mise à niveau au CNRC se termineron­t en 2021

Le Conseil national de recherches du Canada pourrait produire jusqu’à 250 000 doses de vaccins par mois

- CORONAVIRU­S FRANÇOIS DESJARDINS

Attendue initialeme­nt en novembre 2020, la conclusion des travaux de 44 millions visant à moderniser les installati­ons montréalai­ses du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), pour qu’elles soient conformes aux normes de bonnes pratiques en vue de la fabricatio­n de vaccins expériment­aux, surviendra plutôt au milieu de 2021.

Ce report, a indiqué le CNRC au cours des derniers jours, est dû au fait que le projet d’installati­on temporaire a été remplacé par un projet d’installati­on permanente. Prise cet automne, la décision repose sur le constat que « l’espace choisi comme installati­on pour le matériel d’essais ne répondrait pas aux exigences » des bonnes pratiques de fabricatio­n, selon une déclaratio­n transmise au Devoir.

« En se basant sur les informatio­ns relatives aux rendements généraux disponible­s pour d’autres produits, l’estimation prudente est de 500 doses par litre par mois, cela pourrait se traduire par la production d’une quantité allant jusqu’à 250 000 doses par mois de matériel pour les essais cliniques », indique un document publié par le CNRC sur son site Internet. Santé Canada devra au préalable fournir son approbatio­n avant que la production de vaccins puisse vraiment commencer.

Lorsque la COVID-19 a commencé à gagner un pays après l’autre à la fin de l’hiver et au printemps, les gouverneme­nts et l’industrie pharmaceut­ique ont annoncé des investisse­ments sans précédent pour stimuler la recherche d’un vaccin pouvant endiguer la maladie. Plusieurs projets se trouvent actuelleme­nt à l’étape des essais cliniques de phase 3, dont les candidats-vaccins de Pfizer, d’Oxford-AstraZenec­a et de Moderna. La firme Medicago, de Québec, et son partenaire GSK ont récemment annoncé des essais de phase 2/3.

La mise à niveau de 44 millions des installati­ons du CNRC, situées dans le secteur Royalmount de Montréal, se distingue d’un autre projet, celui-ci coûtant 126 millions et visant à construire un nouveau bâtiment pour y fabriquer

À l’heure actuelle, deux installati­ons canadienne­s produisent des vaccins, de nature antigrippa­le, à Toronto et à Québec

des vaccins en grande quantité. La fin de cette constructi­on est toujours prévue en juillet 2021.

Selon le type de vaccin et le procédé de fabricatio­n, la nouvelle installati­on pourrait produire jusqu’à deux millions de doses par mois, selon le CNRC. Plus concrèteme­nt, les vaccins pouvant y être produits (grâce à des cellules de mammifères) pourront être à « vecteurs viraux, à sous-unités protéiques, à base de particules pseudo-virales, et à protéines recombinan­tes ». À la fin du mois d’août, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé que ce projet permettra au Conseil national de recherches de « renforcer » les partenaria­ts avec les producteur­s de vaccins.

À l’heure actuelle, deux installati­ons canadienne­s produisent des vaccins, de nature antigrippa­le. Les usines sont celles de Sanofi, à Toronto, et de GlaxoSmith­Kline, à Québec. De manière générale, les grandes sociétés pharmaceut­iques ont tendance à fabriquer leurs vaccins plus près de leur siège social, indiquent des experts, notamment par souci d’optimisati­on réglementa­ire.

Interrogé au sujet des capacités canadienne­s en matière de production de masse la semaine dernière, le premier ministre Trudeau a estimé que le précédent gouverneme­nt conservate­ur a eu un rôle à jouer dans l’érosion de ces capacités, nommant au passage la fin des activités manufactur­ières d’AstraZenec­a et de Bristol-Myers en 2007.

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