Google bonifie son aide aux start-up canadiennes
Google accentue sa présence dans l’écosystème canadien des start-up. Le géant californien met à la disposition des jeunes pousses technologiques deux nouveaux accélérateurs pour les appuyer dans leur développement, doublant en un an le nombre de programmes d’accompagnement qu’offre l’entreprise au pays.
Google lance le nouvel accélérateur Voice AI. « C’est un programme qui vise à appuyer le développement des jeunes entreprises qui travaillent sur des technologies vocales s’articulant autour de l’intelligence articificelle », explique Ashley Francisco, responsable de l’écosystème canadien des start-up chez Google.
Un accélérateur est un programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat pour les entreprises en phase de croissance. Il est ici question de mentorat qui s’étale sur une période de trois mois et qui est destiné à des entreprises qui oeuvrent dans le domaine de la reconnaissance vocale.
Lundi, Google a d’ailleurs dévoilé le nom des 12 entreprises sélectionnées dans le cadre de cet accélérateur. Quatre d’entre elles sont canadiennes ; aucune ne vient cependant du Québec. Le programme sera offert de mars à mai.
L’autre programme nouvellement accessible, Black Founders, est destiné à des dirigeants issus des minorités visibles et se déroulera d’août à octobre.
« Ces deux nouveaux programmes s’ajoutent à deux autres que nous offrons depuis l’an dernier au Canada. Nous avons doublé le nombre d’accélérateurs en un an », fait remarquer Mme Francisco. Google n’offrait aucune initiative de mentorat au pays avant 2020.
L’an dernier, le géant californien avait créé un accélérateur destiné uniquement aux start-up canadiennes. Il étendait également au Canada le programme Women Founders, qui est réservé aux dirigeantes. Cinq entreprises canadiennes y ont participé, dont la montréalaise My Intelligent Machines, une jeune pousse en sciences de la vie spécialisée en intelligence artificielle.
Présence accrue au pays
Le géant américain n’a cessé d’augmenter sa présence au Canada au cours des dernières années. En 2020, il annonçait l’accroissement de ses activités au Canada avec l’ouverture de trois bureaux, à Montréal, Toronto et Kitchener-Waterloo. Le nombre de ses employés pourrait passer de 1500 en 2020 à 5000 en 2022.
Les nouveaux accélérateurs de Google sont bien accueillis dans le milieu. Le directeur général de Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec (MAIN), Louis-Félix Binette, perçoit ces initiatives comme autant de « rampes d’accès vers les marchés mondiaux ».
Il refuse l’idée que les grandes multinationales « viennent ici pour écrémer notre marché ». Cette présence « doit plutôt nous amener à nous questionner sur la façon d’appuyer nos start-up pour que leurs racines soient bel et bien ici, même si elles sont appelées à prendre de l’ampleur à l’étranger ».
Son de cloche similaire du côté de Liette Lamonde, p.-d.g. de Bonjour Startup Montréal : « Ça peut créer un effet d’entraînement pour que d’autres grandes entreprises s’intéressent à ce qui se déroule ici. Ça suscite une certaine visibilité. »
Doit-on craindre l’acquisition de jeunes pousses prometteuses ? Si cela fait partie des risques, Mme Lamonde rappelle que « les écosystèmes les plus forts sont ceux où les entreprises innovantes établissent des partenariats avec de grandes entreprises ».