Le Devoir

Un plan de 970 millions de dollars sur 10 ans pour verdir le parc Jean-Drapeau

- JEANNE CORRIVEAU

Le plan pour verdir et rendre plus convivial le parc Jean-Drapeau à Montréal, qui se déploiera au cours des dix prochaines années, nécessiter­a des investisse­ments de 970 millions de dollars et entraînera une réduction importante de la place de l’automobile.

La mairesse Valérie Plante a dévoilé mercredi le plan directeur de conservati­on, d’aménagemen­t et de développem­ent du parc Jean-Drapeau 2020-2030 qui prévoit pour la prochaine décennie une transforma­tion graduelle de ce lieu afin de mettre en valeur son patrimoine naturel et de le rendre plus accueillan­t. « Avec le plan directeur dévoilé aujourd’hui, c’est fini, les développem­ents à la pièce déconnecté­s des aspiration­s de Montréal », a-t-elle dit.

Au fil des années, la canopée sera augmentée de 30 % et plusieurs secteurs seront complèteme­nt réaménagés — comme le révélait Le Devoir dans son édition de mercredi —, à commencer par la place des Nations qui sera reconstrui­te. Un des éléments phares du projet réside aussi dans la réalisatio­n d’une promenade riveraine de 15 kilomètres. À cela s’ajoute la réhabilita­tion de différents secteurs longtemps négligés tels que l’ancien site du théâtre des lilas, qui sera doté de canaux navigables, ainsi que la plaine des Jeux.

La place de l’automobile sera aussi repensée. À l’heure actuelle, les surfaces de stationnem­ent occupent 10 % de la superficie du parc. La Société du parc Jean-Drapeau estime qu’à terme, les surfaces de stationnem­ent seront réduites de 80 %, mais elle est demeurée floue quant au nombre de places retranchée­s. Les stationnem­ents seront plutôt concentrés aux extrémités est et ouest des îles ainsi que dans le nouveau complexe multifonct­ionnel qui sera construit à proximité du pont JacquesCar­tier. Le stationnem­ent du casino et celui de La Ronde seront conservés.

La circulatio­n automobile sera graduellem­ent réduite pour l’éliminer, à terme, à l’intérieur du périmètre du parc, mais l’accès en voiture sur le site sera maintenu, a assuré Valérie Plante : « On diminue l’empreinte, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de transport automobile du tout »

Engagement de 340 millions

Selon la Société du parc Jean-Drapeau, la vocation événementi­elle du parc ne devrait pas trop souffrir des aménagemen­ts puisqu’à l’amphithéât­re de 65 000 places s’ajoutera notamment la future place de Nations pouvant accueillir 7000 personnes.

Le coût du plan est estimé à 970 millions de dollars et la Ville s’est engagée à investir un montant de 340 millions pour l’instant.

« C’est une forme de contrat social qui nous est proposé aujourd’hui. Il a une valeur de cohérence au plan », estime Philippe Lupien, membre du conseil d’administra­tion de l’Associatio­n des architecte­s paysagiste­s du Québec. Selon lui, l’héritage de Frederick Gage Todd, qui avait dessiné le plan d’aménagemen­t de l’île Sainte-Hélène en 1937, sera mis en valeur.

Le chef de l’opposition, Lionel Perez, convient qu’il fallait repenser l’aménagemen­t du parc Jean-Drapeau, mais selon lui, le plan réduira l’accès du site aux familles et aux personnes à mobilité réduite. « Projet Montréal continue sa guerre contre les automobili­stes en éliminant un nombre important de stationnem­ents, a-t-il indiqué. C’est une décision qui n’est pas inclusive. Une fois qu’on sera au pouvoir après les prochaines élections, on compte revoir le plan directeur. »

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SOCIÉTÉ DU PARC JEAN-DRAPEAU Une projection de la place des Nations, qui sera complèteme­nt revue dans les prochaines années.

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