O’Toole permettra un vote libre sur l’avortement
Le chef conservateur permettra à ses troupes de voter comme elles le souhaitent sur un projet de loi déposé par l’une de ses députés et portant sur l’avortement. Une décision qui a réjoui l’un des principaux groupes pro-vie du Canada.
La députée de Saskatchewan Cathay Wagantall a déposé un projet de loi d’initiative parlementaire l’an dernier qui érigerait en infraction criminelle le fait pour un médecin de pratiquer un avortement s’il sait qu’il « est fondé uniquement sur le sexe génétique de l’enfant ». Les médecins pratiquant un avortement sexo-sélectif seraient passibles d’une peine de prison d’un maximum de cinq ans.
Le projet de loi C-233 a été débattu une première fois mercredi soir. Le groupe pro-vie Right Now a annoncé en journée s’être fait garantir par le bureau du chef conservateur, Erin O’Toole, que tous les députés du parti pourront voter librement le moment venu, probablement à la mi-mai.
Une information confirmée à l’interne au Parti conservateur.
Le président de Right Now, Scott Hayward, a remercié le chef O’Toole de respecter ainsi sa promesse, faite lors de la campagne à la chefferie, de permettre des votes libres sur les questions de conscience. Les militants provie du Parti conservateur avaient contribué à l’élection du chef l’an dernier.
M. Hayward s’est cependant désolé que M. O’Toole — lui-même pro-choix — n’ait pas l’intention d’appuyer le projet de loi C-233.
Le PCC encore sur la défensive
Le caucus conservateur compte 50 élus pro-vie parmi ses 120 députés. Ceux-ci demeurent minoritaires sur les 338 députés des Communes. Le projet de loi de Mme Wagantall sera donc presque assurément défait. Mais l’exercice attirera de nouvelles critiques au parti et à son chef.
Le premier ministre Justin Trudeau en a d’ailleurs profité mercredi pour reprocher aux conservateurs d’avoir autorisé le dépôt d’un tel projet de loi. « Nous allons toujours défendre les droits des femmes, tandis que les politiciens conservateurs essaient de les restreindre », a-t-il lancé.
L’avortement sexo-sélectif de foetus féminins est souvent dénoncé par les groupes pro-vie. Le phénomène se pratique en Inde, en Chine et en Corée. Au début des années 2000, une étude avait démontré que la pratique avait peut-être été importée au Canada par les ressortissants de ces pays.