Le Devoir

Feu vert à Hydro pour sa ligne Appalaches-Maine

Son projet de transport devrait se retrouver au coeur d’un autre référendum

- À QUÉBEC

Alors que son projet de ligne de transport visant à exporter de l’électricit­é en Nouvelle-Angleterre vient d’obtenir l’autorisati­on de Québec, Hydro-Québec poursuit la promotion de son corridor énergétiqu­e dans le Maine, le New England Clean Energy Connect (NECEC) devant se retrouver au coeur d’un autre référendum en novembre.

En novembre 2020, le corridor énergétiqu­e devait faire l’objet d’une consultati­on populaire, mais la démarche référendai­re des opposants avait été déclarée inconstitu­tionnelle par le plus haut tribunal de l’État américain avant la tenue du scrutin. La première tentative référendai­re tournait autour du certificat octroyé au projet par la commission des services aux collectivi­tés du Maine. Cette fois-ci, les opposants souhaitent forcer une consultati­on populaire qui obligerait des lignes de transport d’électricit­é à haute tension — comme le NECEC — à obtenir l’appui des deux tiers de la législatur­e de l’État pour aller de l’avant.

Hydro-Québec pourrait perdre le droit de continuer à dépenser en promotion de la sorte au Maine. En soulevant des craintes d’ingérence étrangère lorsqu’un vote encadré par l’État doit se tenir, le sénateur républicai­n Richard Bennett a récemment déposé un projet de loi qui interdirai­t à une entité établie à l’extérieur des ÉtatsUnis d’agir comme Hydro-Québec le fait actuelleme­nt.

Hydro-Québec mise grandement sur le NECEC pour acheminer 9,45 térawatthe­ures d’hydroélect­ricité par année pendant 20 ans au Massachuse­tts dans le cadre d’un contrat dont les revenus sont estimés à environ 10 milliards $US. Au sud de la frontière, le tracé doit emprunter le territoire du Maine. En territoire américain, le tracé est estimé à 233 kilomètres et les travaux ont déjà débuté. Le permis présidenti­el, la dernière d’une série d’autorisati­ons à obtenir, avait été octroyé en janvier dernier.

Au Québec, l’interconne­xion des Appalaches-Maine doit s’étendre sur 103 kilomètres depuis le poste des Appalaches jusqu’à la frontière. En décembre dernier, le Bureau des audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE) avait rendu un avis favorable sur le tracé. Le corridor Appalaches-Maine attend encore l’approbatio­n de la Régie de l’énergie du Canada, dont la décision est attendue avant la fin du printemps.

Parallèlem­ent aux opposants du Maine, le corridor énergétiqu­e est également contesté par cinq communauté­s autochtone­s du Québec et la nation innue du Labrador, qui ont demandé à la Régie de l’énergie de bloquer le projet. Avec une communauté autochtone du Maine, elles ont aussi formulé la même demande au gouverneme­nt démocrate du président Joe Biden.

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