Trois questions à Chuck Samuels
Votre passage de la performance devant l’appareil photo (Before the Camera) à la « performance sur » l’image est-il lié à notre réalité numérique ?
Je ne suis pas intéressé par le débat entre l’analogique et le numérique, si le débat existe encore. Je serai malhonnête cependant si je disais que le numérique ne m’a pas aidé à travailler plus rapidement, seul, dans mon salon, avec de modestes équipements. La principale différence entre Before the Camera et les projets subséquents, c’est que je ne me soucie plus ni des costumes (ou de l’absence de ceux-ci) ni du décor, sauf lors des vidéos.
Faites-vous de la citation ou de l’appropriation ? Hommage ou critique ?
Les deux. Ça reflète ma relation à la photographie, dans laquelle je baigne depuis l’enfance et pour laquelle je suis à la fois passionné et méfiant. Cette ambivalence est au coeur de mon oeuvre et c’est ce que j’essaie de transmettre par le biais de la répétition, de l’accumulation d’idées et images, de l’absurdité, de la parodie.
Que répond Chuck Samuels à ceux qui le qualifieraient de narcissique ?
Chuck Samuels ne répond pas. Il cite plutôt [le photographe] Joel-Peter Witkin : « La seule démarche honnête est de ne pas se préoccuper de ce que les gens pensent [sans ça] vous faites de la photographie commerciale. Ça ne veut pas dire que vous devez gifler les gens ou leur jeter de la merde, mais vous devez croire à ce que vous faites et le faire. »