Le Devoir

La solidarité vat-elle persister ?

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Une solidarité entre citoyens, c’est une valeur importante qui fait que les gens se sentent interpellé­s par leurs concitoyen­s, leurs besoins et leurs limites, c’est en raison de la solidarité entre citoyens, avec ses proches, avec les voisins qu’il peut y avoir entraide.

La solidarité est, à mes yeux, la valeur qui permet de faire concrèteme­nt société. Mais quand la société se voit comme divisée en « clans » dont les relations sont difficiles, voire impossible, puisque ceux d’un clan peuvent avoir tendance à voir dans l’autre clan des personnes dangereuse­s, la solidarité ne peut se vivre entre citoyens.

De plus, sans solidarité, est-il possible de croire qu’une société valorise, dans le cadre de la vie quotidienn­e, l’égalité entre les citoyens ?

De plus, la liberté est-elle réellement possible sans égalité ? À titre d’exemple, la liberté des personnes riches est très différente de celle des personnes dont les ressources sont limitées ; une personne riche pouvant s’offrir certains services, ce qui n’est pas le cas d’autres personnes.

Abandonner solidarité et égalité, qu’est-ce que ça signifie concrèteme­nt pour chacun de nous ? À mes yeux, ça veut dire que l’on ne fera plus société et, dans ce cas, est-ce qu’on laissera des relations agressives, des relations violentes comme on peut l’observer dans certains quartiers des grandes villes ? Ça signifie que la loi de jungle prévaudra. Mais quelle régression, cet abandon de la civilisati­on. La civilisati­on, c’est la collaborat­ion et l’entraide, dans une atmosphère pacifique.

Toutefois, présenteme­nt, on le sent partout les gens en colère en agresser d’autres qui ne partagent pas leurs positions, comme si cela en faisait des ennemis. Se positionne­r de cette façon, c’est dire clairement que les valeurs de liberté de pensée, de liberté d’expression présentent des dangers sociaux. Mais au nom de quoi est-ce que ça pourrait être un danger ?

L’expérience soviétique a permis de montrer que l’unanimité de pensée ne donnait pas une société agréable à vivre, mais plutôt une société qui stagne et qui favorise la délation des voisins, voire même des parents.

Est-ce vraiment ce qu’on souhaite ? Si on entend imposer à un groupe des limitation­s telles que ceux-ci ne peuvent plus vivre, ce n’est pas enviable et ça peut susciter colère, hargne et agressivit­é. Tout ça est porteur de danger pour chacun d’entre nous. Nicole Moreau

Québec, le 16 juillet 2021

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