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Les ventes de maisons et le nombre de nouvelles inscriptions ont chuté d’environ 30 % le mois dernier, par rapport à juillet 2020, a indiqué mercredi l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). La tendance substantielle à la baisse entamée en mai s’est poursuivie et semble signaler que le marché revient à ses niveaux d’avant la pandémie, a observé l’association.
Au total, 3799 maisons ont été vendues dans la grande région montréalaise en juillet, contre 5324 lors du même mois l’année dernière, a précisé l’APCIQ. Les nouvelles inscriptions se sont chiffrées à 4118 le mois dernier, une baisse par rapport aux 5918 du mois de juillet précédent. Le prix médian d’une maison unifamiliale a augmenté de 18 % par rapport à juillet 2020, pour atteindre 500 500 $ le mois dernier, tandis que les prix des copropriétés ont augmenté de 16 % pour atteindre une médiane de 360 000 $.
Selon le directeur du service de l’analyse du marché de l’APCIQ, Charles Brant, les chiffres montrent un changement par rapport à juillet dernier, lorsque la région a connu un niveau de ventes « spectaculaire ». « Si ce ralentissement est en partie issu d’une baisse des inscriptions en vigueur des propriétés unifamiliales à un niveau historique, il s’explique aussi par le rétrécissement du bassin d’acheteurs en mesure de s’offrir une propriété aux prix qui se transigent sur le marché », a-t-il écrit dans un communiqué. « On observe effectivement un ralentissement de la hausse des prix et un plafonnement de leur évolution depuis le printemps, toutes catégories confondues. »
L’accessibilité au logement au Canada s’est détériorée de 3,2 points au deuxième trimestre de 2021, marquant la plus forte détérioration depuis le deuxième trimestre de 1994, notaient les économistes Kyle Dahms et Alexandra Ducharme, de la Banque Nationale, dans leur analyse publiée au début du mois. Les paiements hypothécaires engloutissent maintenant 45 % du revenu d’un ménage représentatif, ce qui est supérieur à la moyenne de 43 % observée depuis 1980.
« La croissance des revenus et la baisse des taux d’intérêt ont été propices à l’amélioration de l’accessibilité immobilière pendant la majeure partie des deux dernières années. Ce n’est plus le cas en 2021, car la croissance des revenus est facilement dépassée par la hausse des prix des maisons, tandis que les taux d’intérêt hypothécaires ont également augmenté sur une base trimestrielle », ont-ils écrit. Ces taux ont grimpé de 22 points de base au deuxième trimestre, soit la plus forte hausse sur un trimestre depuis le troisième de 2017, contribuant largement à la baisse de l’accessibilité.
« À vrai dire, la part principale de la détérioration provient de la hausse des prix des logements. À l’échelle nationale, les prix ont bondi de 5,9 % au deuxième trimestre, ce qui s’est traduit par un bond de 14,8 % des prix des maisons en glissement annuel. Le rythme trimestriel et annuel de la croissance des prix des logements a été respectivement le plus fort depuis 1989. » Les niveaux plus élevés des prix des maisons ont des conséquences sur l’accessibilité pour les acheteurs potentiels. La hausse des prix a augmenté le fardeau de l’accumulation de la mise de fonds minimale. Pour le logement représentatif au Canada, il faudrait 69 mois à un taux d’épargne de 10 % pour le revenu médian du ménage avant impôt, comparativement à 57 mois à pareille date l’an dernier.
« Certes, les derniers rapports sur l’activité du marché de l’habitation laissent entrevoir que nous sommes peut-être à un tournant : les ventes de maisons ont ralenti et les prix semblent décélérer dans certains marchés. En outre, les taux d’intérêt hypothécaires ont légèrement baissé ces dernières semaines. Néanmoins, les indicateurs du marché de la revente, tels que le ratio inscriptions actives/ventes, indiquent toujours un marché favorable à l’appréciation des prix des maisons. Par conséquent, nous ne prévoyons pas d’amélioration de l’abordabilité au cours du second semestre de 2021 », ajoutent les analystes de la Nationale.