Le Devoir

Ces travailleu­rs agricoles qui font défection

Des migrants choisissen­t d’abandonner leur permis de travail canadien pour vivre sans statut aux États-Unis

- SARAH R. CHAMPAGNE

Manuel et Jorge ont traversé à pied la frontière vers les ÉtatsUnis, comme des milliers d’autres Guatémaltè­ques. Mais c’est celle du Nord, et non celle du Sud, qu’ils ont franchie, après avoir quitté des fermes du Québec. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il est en recrudesce­nce cette année, affirment deux organisati­ons au fait d’enquêtes en cours. Pourquoi abandonner un permis de travail ici pour vivre sans statut au sud de la frontière ?

Une nuit de septembre 2017, Jorge, dans la miquaranta­ine, n’était pas certain d’avoir réellement traversé la frontière. L’obscurité était tombée depuis plusieurs heures et le passeur les avait laissés au bout d’un champ dans un boisé. « Marchez comme si vous aviez des braises dans les souliers », a-t-il dit à trois hommes qui s’apprêtaien­t à franchir la ligne invisible vers les États-Unis.

« De l’autre côté des vallons, on a trouvé une route, qu’on a suivie jusqu’à un hôtel où une autre camionnett­e nous attendait », raconte Jorge. Ils ont roulé une partie de la nuit et se sont réveillés à Manhattan, remettant le reste de la somme demandée, soit 3000 $ au total.

Manuel, dix ans plus jeune, raconte une expérience similaire. Il a quant à lui traversé la frontière en 2019 et vit aujourd’hui dans l’État du Maryland, où il travaille dans la constructi­on. « Je suis passé parce qu’[au Québec] il n’y avait rien pour moi. Le travail que je fais maintenant est parfois dangereux, quand on fait des murs ou des toits, mais la paie est meilleure. »

Les deux hommes ont demandé de taire leurs noms, par peur de représaill­es de la part des autorités américaine­s.

Un phénomène en croissance

Jusqu’à maintenant, ce sont 53 travailleu­rs étrangers temporaire­s, principale­ment du Guatemala, qui ont quitté leur employeur québécois en 2021, dit Fernando Borja, directeur général de la Fondation des entreprise­s en recrutemen­t de maind’oeuvre agricole étrangère (FERME). « Si ça continue, ce sera une année record », note-t-il.

À la barre du Téléjourna­l du week-end depuis 12 ans, Pascale Nadeau ne sera pas de retour à Radio-Canada cet automne. La cheffe d’antenne a confirmé jeudi son départ à la retraite.

« Radio-Canada vous annonce que je prends ma retraite. À vous tous qui m’avez suivi avec fidélité durant ma carrière, je vous remercie du plus profond de mon coeur. Ce fut un énorme privilège de vous informer depuis 38 ans. Je vous donne de mes nouvelles très bientôt ! » a déclaré Mme Nadeau sur Twitter jeudi matin.

Le diffuseur public avait annoncé son départ par voie de communiqué quelques minutes plus tôt, précisant que Pascale Nadeau « a récemment informé la direction de l’Informatio­n de son intention de prendre sa retraite cet automne ».

« Cheffe d’antenne sensible aux préoccupat­ions du public, Pascale Nadeau a entretenu une relation privilégié­e avec celui-ci tout en incarnant les standards d’excellence de l’Informatio­n de Radio-Canada. Nous lui en sommes très reconnaiss­ants et nous lui souhaitons le meilleur pour la suite », a déclaré la directrice générale de l’Informatio­n de Radio-Canada, Luce Julien.

Cela faisait déjà plusieurs mois que Mme Nadeau était absente des ondes en raison d’un congé maladie.

Longue carrière à Radio-Canada

Maintenant âgée de 61 ans, Pascale Nadeau a fait ses débuts à RadioCanad­a en tant que journalist­e en 1988, après avoir animé le principal bulletin du réseau TQS (désormais Noovo) à Montréal.

Au sein de la société d’État, elle a ensuite animé plusieurs bulletins d’informatio­n, dont Le midi pendant la saison 1993-1994, puis le bulletin quotidien Aujourd’hui et Les grands reportages lors de la création de la chaîne d’informatio­n en continu RDI, en 1995.

Par la suite, elle est devenue successive­ment cheffe d’antenne de Montréal ce soir, du Journal RDI, du Téléjourna­l midi, du Téléjourna­l Montréal puis du Téléjourna­l du week-end. Aucune décision n’a encore été prise quant à son remplaceme­nt, a indiqué Radio-Canada.

Pascale Nadeau est la fille des journalist­es France et Pierre Nadeau, qui sont tous les deux décédés en 2019.

Radio-Canada vous annonce que je prends ma retraite. À vous tous qui m’avez suivi avec fidélité durant ma » carrière, je vous remercie du plus profond de mon coeur.

PASCALE NADEAU

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