Au-delà du glyphosate
Au-delà du fait que le glyphosate puisse être nocif pour la santé, il faut savoir que l’utilisation systématique des herbicides fait partie d’un système agricole à fort impact environnemental. L’agriculture industrielle, faisant appel à des monocultures à usage intensif d’intrants (engrais de synthèse, pesticides, énergies fossiles…) ainsi qu’à des centres d’engraissement spécialisés à grande échelle, exploite de nombreuses ressources non renouvelables, requiert énormément d’énergie et crée beaucoup de pollution. Elle est donc l’une des principales causes de la dégradation des terres, de l’eau et des écosystèmes, ainsi qu’une importante source de gaz à effet de serre.
Il serait possible de mettre en place des systèmes agroécologiques basés sur la diversification des exploitations et des paysages agricoles, l’optimisation des interactions bénéfiques entre les différentes espèces, le développement d’une fertilité des sols à long terme et l’usage de ressources renouvelables. Plusieurs études scientifiques démontrent que les systèmes agroécologiques favorisent la biodiversité, maintiennent le carbone dans le sol et rétablissent la fertilité des sols, tout en offrant de bons rendements. D’autres données montrent que ces systèmes sont plus résilients aux perturbations de l’environnement que ceux de l’agriculture industrielle.
Il ne faut donc pas se contenter de faire obstacle à l’usage systématique des pesticides. Nous devons revoir le fonctionnement du système agroalimentaire de façon qu’il favorise le développement d’une industrie agricole à faible impact environnemental dans laquelle les agriculteurs et les consommateurs retrouve-ront leur souveraineté.
Jean-Pierre Parent, bachelier en science agricole
Montréal, le 3 août 2021