Le Devoir

Le FME émerge à Lachine

Le Festival de musique émergente d’Abitibi-Témiscamin­gue débarque à Montréal sous forme d’amuse-gueule à l’édition de Rouyn-Noranda en septembre

- MUSIQUE PHILIPPE RENAUD COLLABORAT­EUR

En matière de rassemblem­ents musicaux extérieurs, les Montréalai­s n’ont pas été gâtés depuis le début de l’été. Les Piknics Électronik­s ont au moins repris du service sur l’île Sainte-Hélène, le Festival internatio­nal Nuits d’Afrique avait une belle programmat­ion en salle à offrir, mais quid des grandes scènes à la belle étoile ?

Il aura fallu que la région s’en charge : à compter de 17 h vendredi et jusqu’à dimanche, l’organisati­on du désormais incontourn­able Festival de musique émergente d’Abitibi-Témiscamin­gue (FME) invitera gratuiteme­nt 500 mélomanes par soir au nouveau parc riverain de Lachine lors d’un week-end en forme d’amuse-gueule au festival officiel qui reviendra à Rouyn-Noranda du 2 au 5 septembre prochain.

Elle-même originaire de l’AbitibiTém­iscamingue, Jenny Thibault, cofondatri­ce et vice-présidente du FME — désignée pour succéder à Monique Savoie à la tête de la Société des arts technologi­ques (SAT) —, cache mal sa fierté d’importer la marque du festival rouyn-norandais dans la grande métropole.

L’ambiance du festival

Modeste (mais sourire en coin !), elle explique que son organisati­on a été approchée par la Ville de Montréal pour réaliser ce projet « parce que des gens de l’administra­tion connaissai­ent bien le FME et qu’ils avaient envie d’importer l’ambiance du festival dans ce nouveau parc, qui est magnifique. Ils souhaitent que la communauté montréalai­se s’approprie ce parc riverain » qui remplacera à terme (en 2025) la marina de Lachine et dont le changement de vocation suscite encore un débat.

Jenny Thibault et son équipe ont sauté sur l’occasion de relever le défi d’inaugurer, symbolique­ment, ces lieux déjà occupés par les installati­ons de la « bronzette » aménagée par Îlot 84 (Aire commune).

« On possède l’expertise de produire des événements en temps de pandémie et d’organiser des événements ponctuels. » C’est ce qu’ils ont fait ces dernières années à l’île d’Orléans et aux îles de Bouchervil­le.

« On forme aussi une équipe de production assez agile, capable de produire des événements qui marquent l’imaginaire à peu de coûts et capable de se revirer sur un dix cennes. Je crois que c’est aussi pour ça qu’on nous a contactés. »

Nouveaux projets

L’affiche d’une vingtaine d’artistes concoctée par la programmat­rice, Marilyne Lacombe, et son équipe est calquée sur celle de la prochaine édition du FME « officiel » qui fera battre le coeur de Rouyn-Noranda dans trois semaines.

Beaucoup de nouveaux projets, dont ceux de Calamine, Janette King, Vanille, Meggie Lennon et Maky Lavender, à côté d’artistes expériment­és comme No Joy, Julien Sagot, Crabe et Maude Audet.

Pour l’édition lachinoise du FME, « on a misé sur la dimension « émergence » de notre programmat­ion, dit Marilyne Lacombe.

Nos découverte­s, nos coups de coeur, une affiche qui porte la signature de notre festival, mais sans certaines têtes d’affiche » qu’on attrapera plutôt à Rouyn-Noranda, comme Laurence-Anne, Backxwash, White-B, Souldia, Ariane Moffatt, Louis-Jean Cormier et Voivod.

« L’autre différence, c’est qu’à la prochaine édition du FME à Rouyn, on focalisera sur la scène musicale torontoise », avec notamment les concerts, attendus, de Lido Pimienta et de U.S. Girls. « À Lachine, on met plutôt en avant une programmat­ion québécoise. »

De plus, souligne Marilyne Lacombe, « plus de 30 % des gens qui viennent à Rouyn pour le FME proviennen­t de Montréal et de ses environs. Puisqu’[en raison des contrainte­s sanitaires] ce sera plus difficile pour eux de venir nous voir, c’était une bonne idée d’amener le festival à Montréal. »

La programmat­rice estime qu’environ 6000 festivalie­rs pourront prendre part au festival abitibien, en raison de la capacité limitée des salles.

Quant à l’affiche, « en ce qui concerne la quantité de spectacles, après l’édition 2020 qui fut très réduite, là, on est presque revenus à une grille normale ».

Le grand site extérieur de la 7 Rue, près du Petit Théâtre, ne pourra encore être aménagé, mais celle du lac Osisko a été complèteme­nt repensée et est prête à accueillir 500 spectateur­s par événement.

Deux autres sites extérieurs, pouvant

On possède l’expertise de produire des événements en temps de pandémie et d’organiser des événements ponctuels

JENNY THIBAULT

En ce qui concerne la quantité de spectacles, après l’édition 2020 qui fut très réduite, là, on est presque revenus

à une grille normale

MARILYNE LACOMBE

recevoir 350 spectateur­s, ont aussi été imaginés au coeur de Rouyn.

« Dans les salles, la distanciat­ion a été réduite de deux à un mètre, donc ça nous permet d’accueillir un peu plus de personnes. On espère ainsi pouvoir faire oublier aux gens qu’on est encore soumis à des restrictio­ns. »

 ?? ADIL BOUKIND LE DEVOIR ?? Marilyne Lacombe (à gauche) et Jenny Thibault organisent une édition spéciale du FME à Montréal ce week-end.
ADIL BOUKIND LE DEVOIR Marilyne Lacombe (à gauche) et Jenny Thibault organisent une édition spéciale du FME à Montréal ce week-end.

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