Le Devoir

Moderna s’installera au Canada

Ottawa n’aura plus à dépendre de l’étranger pour obtenir des vaccins à ARN messager

- LISE DENIS

Le gouverneme­nt fédéral s’est entendu avec le fabricant américain de vaccins Moderna, qui promet de s’installer au Canada d’ici 2024. L’accord donnera lieu à la constructi­on d’une usine de production de vaccins à ARN messager (ARNm) et d’un centre de recherche.

L’objectif est de placer le pays comme « chef de file mondial » en biofabrica­tion, a affirmé le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne, lors de l’annonce. En investissa­nt plus de 2,2 milliards de dollars, Ottawa veut un « établissem­ent à la fine pointe de la technologi­e […] qui pourra nous assister en cas de pandémie, et permettre au Canada de jouer un rôle dans la santé mondiale », dit-il.

Le Canada est le premier pays à signer une telle entente avec Moderna.

L’usine de la compagnie pharmaceut­ique devrait être prête en 2024, mais son lieu de constructi­on n’a pas encore été déterminé. Quelque 30 millions de doses de vaccin y seront produites chaque année.

« Pendant la pandémie, après 40 ans de déclin du secteur de la biofabrica­tion, le Canada n’était pas en mesure de produire des vaccins, et ce, rapidement », a souligné le ministre Champagne. À ce jour, le Canada reste entièremen­t dépendant des vaccins importés pour lutter contre la COVID-19.

Ses objectifs sont clairs, dit-il : « veiller à ce que le Canada soit prêt à faire face aux futures crises de santé publique », « favoriser le développem­ent d’un secteur national des sciences de la vie » et « développer la recherche en science et innovation chez nous, au Canada ».

Et bien que plus de 80 % des Canadiens aient déjà reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, le ministre a insisté sur la nécessité de tels investisse­ments « pour les génération­s

Pendant la pandémie, après 40 ans de déclin du secteur de la biofabrica­tion, le Canada n’était pas en mesure de produire des vaccins, et ce, » rapidement

FRANÇOIS-PHILIPPE CHAMPAGNE

à venir ». « Nous n’avons pas choisi le temps de la pandémie, et c’est bien évident que nous ne choisirons pas non plus le temps de la prochaine. Mais il y a une chose que nous pouvons choisir, c’est d’être mieux préparés. »

La technologi­e de l’ARN messager, très « flexible », ne s’applique pas seulement à la lutte contre la COVID19, explique le président-directeur général de Moderna, Stéphane Bancel. La compagnie pharmaceut­ique développe en ce moment des vaccins contre la grippe, des maladies respiratoi­res, des cancers et des maladies génétiques rares.

L’ARNm permet d’utiliser les « mêmes matériaux, les mêmes technicien­s et les mêmes matières premières » dans la production de vaccins, note-til. « Une semaine, on va travailler sur un vaccin contre la COVID-19 ; l’autre, sur les maladies génétiques rares ; et une autre, sur un cancer », ajoute le dirigeant de l’entreprise.

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