Le Devoir

Pourquoi le précariat et comment y remédier?

- Yann Leduc

Pour faire écho au récent article de Stéphane Baillargeo­n sur le précariat (« Portrait de l’intello précaire », 30 avril), le niveau d’études et l’ardeur au travail sont souvent évoqués pour expliquer, voire justifier, le statut socio-économique d’une personne (pauvreté ou aisance, précarité ou sécurité d’emploi), alors que c’est souvent l’offre et la demande, l’abondance ou la rareté du personnel pour un secteur donné, qui déterminen­t la valeur d’une activité économique. Il y a aussi le facteur culturel (à tort ou à raison, la société valorisant certains métiers plus que d’autres) et le rapport de force entre patrons et syndicats qui influent sur le salaire et la sécurité d’emploi. Le dicton « Qui s’instruit s’enrichit » s’avère donc plus ou moins pertinent pour décrire le monde du travail d’aujourd’hui.

Une fois qu’on a mesuré l’ampleur du précariat, qu’on a déterminé ses causes, ses conséquenc­es, il reste à imaginer des solutions pour améliorer la qualité de vie des personnes touchées. Réforme fiscale ? Réforme du

Code du travail ? Hausse du salaire minimum ? Hausse des retraites ? Régulation des prix ou gratuité pour les produits et services de première nécessité (transport public, essence, logement, éducation postsecond­aire, soins dentaires, etc.) ?

À l’heure où l’inflation et la crise du logement frappent les personnes en situation de précarité de plein fouet, et après que, selon Oxfam-Québec, les milliardai­res canadiens se sont enrichis de 57 % pendant la pandémie, voilà des questions éminemment politiques qui devraient nous préoccuper lors de la prochaine campagne électorale québécoise.

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