Le Devoir

Le journalist­e Mario Roy n’est plus

Celui qui a oeuvré à La Presse de 1981 à 2014 était décrit comme un homme fiable et droit

- VIOLETTE CANTIN LE DEVOIR

Le journalist­e et éditoriali­ste Mario Roy, qui a mené la majeure partie de sa carrière à La Presse, est décédé jeudi à l’âge de 71 ans, des suites d’une maladie qui lui avait été diagnostiq­uée très récemment.

Mario Roy est devenu journalist­e à La Presse en 1981 avant d’y occuper le poste d’éditoriali­ste de 2000 à 2014 — où il était connu pour ses positions de centre droit — pour ensuite prendre sa retraite. Il a aussi été responsabl­e de la section Arts et spectacle du journal, en plus d’avoir couvert les faits divers et la politique. Écrivain, il a publié quatre livres, dont une biographie du chanteur d’Offenbach, Gerry Boulet, pour laquelle il avait suivi le groupe en tournée afin de brosser un portrait du chanteur.

Le directeur du Devoir et ami proche de Mario Roy, Brian Myles, se souvient d’un homme fiable et droit. « Il parlait toujours avec beaucoup de respect et de cohésion intellectu­elle, décrit-il. Quand on apprenait à le connaître, c’était un gars d’une extrême générosité et toujours de commerce agréable. » Il souligne que le journalist­e, originaire de Québec, a gravi les échelons du métier sa carrière durant. « Il n’a pas volé sa place. »

Adhérant à des idéaux de centre droit, Mario Roy a souvent polarisé une partie de la société par ses écrits. « À une certaine époque, c’était la bête noire des gauchistes au Québec, estime Brian Myles. Il a encaissé beaucoup d’insultes dans sa carrière et il a eu la sagesse de ne pas répliquer. » M. Myles souligne également ce qu’il perçoit comme une cohérence dans la manière de réfléchir de Mario Roy. « C’était un baromètre très fiable. Si tu voulais savoir quelle était la pensée de centre droit sur un enjeu, tu parlais à Mario ! »

Le caricaturi­ste Serge Chapleau a travaillé de près avec M. Roy pendant des années à la section éditoriale de La Presse, en plus d’être son proche ami. Il se souvient de celui qu’il qualifie de « grand garçon » comme d’un homme profondéme­nt respectueu­x. « C’était un monsieur très correct, tu pouvais ne pas être d’accord avec lui, mais ça ne finissait pas dans la ruelle. »

Le vice-président à l’informatio­n et éditeur adjoint de La Presse, François Cardinal, salue également la mémoire de M. Roy : « Mario va manquer à la grande famille de La Presse. Il laissera le souvenir d’un journalist­e doté d’une plume unique et d’une redoutable intelligen­ce, ayant le don de faire réfléchir autant que de faire rire. »

Brian Myles relève que Mario Roy était un fervent admirateur du philosophe français Jean-François Revel. « Alors, si le paradis existe, ce qui ferait bien rire Mario, il doit être en dialogue avec Revel. »

Mario Roy laisse dans le deuil sa conjointe, Joane, et ses deux enfants, Thomas et Juliette, tous deux dans la vingtaine.

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