Le Devoir

Le retour au travail en formule hybride a la cote à Montréal

Une grande partie des travailleu­rs du centre-ville seraient revenus au bureau, selon un sondage de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain

- ZACHARIE GOUDREAULT LE DEVOIR

L’attrait du télétravai­l s’estompe, et le retour au bureau en formule hybride se confirme dans la métropole, au bénéfice des commerçant­s du centrevill­e, confirme un nouveau coup de sonde de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain (CCMM).

En juin 2021, dans le premier d’une série de sondages baptisée « Retour dans les tours », la CCMM faisait état de 28 % de répondants qui étaient de retour au bureau, du moins une partie de la semaine. Depuis, ce pourcentag­e n’a cessé de grimper, pour atteindre 68 % selon le plus récent coup de sonde, mené du 15 au 28 mars auprès de 727 employés et gestionnai­res dont le lieu de travail se situe sur l’île de Montréal, dont Le Devoir a obtenu copie en amont de sa publicatio­n vendredi.

« Les résultats confirment sans équivoque que l’intérêt des travailleu­rs à retrouver leurs collègues, leurs espaces de travail et les services commerciau­x, alimentair­es et culturels du centre-ville perdure », note le document de 33 pages, qui précise que 55 % des répondants au sondage mené par la firme Léger travaillen­t au centre-ville de Montréal.

Ce retour au bureau ne se fait toutefois pas à temps complet pour la grande majorité des répondants : seulement 31 % de ceux qui y ont de nouveau mis les pieds depuis le début de la pandémie « envisagent d’y revenir cinq jours par semaine ». Le télétravai­l a donc toujours la cote, du moins à temps partiel.

Un baume pour les commerces

La popularité grandissan­te d’une formule de travail hybride, qui permet aux employés de se rendre au bureau quelques jours par semaine, bénéficie tout de même aux commerces du centre-ville de Montréal.

Selon le coup de sonde de Léger, les employés du secteur prévoient y dépenser « jusqu’à 106 $ par semaine, en moyenne », en se rendant notamment dans des cafés le matin, dans des restaurant­s à l’heure du lunch, ainsi que dans des magasins et des bars le soir.

C’est une somme similaire à celle que dépensaien­t les employés en 2019, quand ils étaient présents toute la semaine au bureau, fait remarquer le président-directeur général de la CCMM, Michel Leblanc, en entrevue au Devoir. « Les commerçant­s vont retrouver des clients qui vont venir moins fréquemmen­t, mais qui vont dépenser la même chose à peu près par semaine », analyse celui qui se réjouit des constats de ce sondage.

Seul ombre au tableau : on observe que 29 % des travailleu­rs sondés « restent encore à convaincre et à rassurer » en ce qui a trait à la sécurité du transport en commun sur le plan sanitaire. « Il faut que les gens se rassurent », relève le p.-d.g. de la CCMM, qui voit dans une utilisatio­n accrue des bus et du métro à Montréal un moyen de contrer la congestion routière dans la métropole.

Les commerçant­s vont retrouver des clients qui vont venir moins fréquemmen­t, mais qui vont dépenser » la même chose à peu près par semaine MICHEL LEBLANC

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