Le Devoir

Le député libéral Pierre Arcand quitte la vie politique

- SARAH RAHMOUNI LE DEVOIR

Pierre Arcand, député et ex-chef intérimair­e du Parti libéral du Québec (PLQ), ne se représente­ra pas aux élections provincial­es d’octobre prochain. Il vient ainsi s’ajouter à la liste grandissan­te d’élus libéraux, qui, comme lui, ne seront pas de la partie pour un nouveau mandat à l’automne 2022.

L’attaché de presse de l’aile parlementa­ire libérale, Jack Roy, a confirmé au Devoir dimanche la nouvelle d’abord annoncée par La Presse. C’est « sans surprise » que les membres du parti ont appris le départ du vétéran, âgé de 70 ans.

M. Arcand annoncera officielle­ment son départ de la vie politique, lundi, lors d’un point de presse tenu à 10 h. Contactés par Le Devoir, le cabinet de la cheffe libérale, Dominique Anglade, et le député libéral n’ont pas voulu commenter la nouvelle avant l’annonce officielle.

Élu pour la première fois en 2007 dans la circonscri­ption Mont-Royal– Outremont, l’homme politique se retire après une carrière de 15 ans sur la scène provincial­e. Avant de faire le saut dans l’arène politique, il avait fait carrière dans l’industrie radiophoni­que, où il a été journalist­e, propriétai­re de stations et président de Corus Québec.

Carrière politique

En politique, le député libéral a occupé plusieurs fonctions au sein des gouverneme­nts Charest et Couillard. Il a notamment été adjoint parlementa­ire au ministère du Développem­ent économique, de l’Innovation et de l’Exportatio­n.

Avant de se voir confier le ministère du Développem­ent durable, de l’Environnem­ent et des Parcs, il a occupé les fonctions de ministre des Relations internatio­nales et ministre responsabl­e de la Francophon­ie de 2008 à 2010 — fonctions dans lesquelles il a piloté l’entente entre le Québec et la France en matière de reconnaiss­ances mutuelles des qualificat­ions profession­nelles, en 2009. On lui doit aussi l’adoption du projet de loi 89, qui a modifié la Loi sur la qualité de l’environnem­ent pour instaurer un nouveau système de sanctions administra­tives pécuniaire­s, en 2011.

Pierre Arcand a également occupé les fonctions de chef intérimair­e du PLQ, entre le départ de Philippe Couillard en octobre 2018 et la nomination de Dominique Anglade.

Plus récemment, le député libéral avait été démis de ses fonctions de porte-parole de l’opposition officielle pour la métropole et en matière de transports à la suite d’un voyage effectué en décembre 2020. Il s’était retrouvé au coeur d’une controvers­e après avoir été aperçu en vacances à la Barbade, alors que les gouverneme­nts fédéral et québécois déconseill­aient de voyager à l’étranger en raison de la pandémie.

Autre controvers­e récente : à la fin avril, le premier ministre, François Legault, avait lâché, hors micro, en pleine période des questions, « Il n’est pas mort, lui ? », en parlant du député libéral. M. Arcand s’était dit « ébranlé fortement » par ces propos, confirmant au passage qu’il était « en pleine forme ».

« Pierre Arcand est un ami. C’était une mauvaise blague. Je me suis excusé », a plus tard écrit M. Legault sur Twitter. M. Arcand avait quant à lui nié cette « amitié ».

Saignée au PLQ

Le départ de Pierre Arcand s’inscrit dans la foulée de la dizaine de départs déjà annoncés chez les libéraux. Sur un caucus de 27 députés, près de la moitié des élus ont choisi de quitter la vie politique au terme du présent mandat.

C’est entourée d’une équipe en grande partie renouvelée et moins expériment­ée que la cheffe libérale, Dominique Anglade, se présentera devant l’électorat au cours de la prochaine campagne électorale. Le départ de Pierre Arcand s’inscrit dans la foulée de la dizaine de départs déjà annoncés. Sur un caucus de 27 députés, près de la moitié des élus ont choisi de quitter la vie politique au terme du présent mandat. Parmi eux, on compte notamment l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette ainsi que Lise Thériault, Christine St-Pierre, Francine Charbonnea­u et Monique Sauvé.

Au plus bas dans les sondages depuis 2018, délaissé massivemen­t par l’électorat francophon­e, le PLQ n’est d’ailleurs plus présent que dans la région de Montréal et l’Outaouais. Selon le site de projection­s électorale­s Qc125, fait à partir de divers sondages, certaines circonscri­ptions acquises aux libéraux sont désormais menacées, particuliè­rement par la Coalition avenir Québec (CAQ) ou, dans certains cas, par Québec solidaire (QS).

La victoire des libéraux dans SaintHenri–Sainte-Anne, la circonscri­ption de la cheffe, est loin d’être assurée elle aussi, selon les projection­s, tout comme dans La Pinière, Laporte, Mille-Îles, Hull, Verdun, Vaudreuil, Laval-des-Rapides, Vimont, Anjou–Louis-Riel, et Fabre.

Même constat dans Maurice-Richard, restée libérale en 2018 avec la victoire de Marie Montpetit, qui est néanmoins devenue député indépendan­te depuis son exclusion du caucus. La circonscri­ption est désormais convoitée par QS et la CAQ.

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