André Arthur, le père de la radio poubelle à Québec
Parlez de moi en bien ou en mal, l’important, c’est que vous en parliez. Tel pourrait être la devise poursuivie par André Arthur tout au cours de sa carrière radiophonique. Et il ne manquait pas une occasion d’attaquer sa proie avec tous les qualificatifs qui lui passaient dans l’esprit, des plus offensants aux plus avilissants.
Et pourtant, le morning man avait la cote. La grande majorité des Québécois étaient branchés tous les matins à la station où Arthur donnait son show matinal. Les lignes des tribunes téléphoniques ne dérougissaient pas. On y a même souvent entendu Arthur dénigrer son interlocuteur, qui revenait en ondes le lendemain matin.
André Arthur était un communicateur hors pair, et ses sujets privilégiés réussissaient à capter l’intérêt de ses auditeurs, qui, pour la plupart, se reconnaissaient dans son argumentaire. Ses auditeurs l’adulaient. À leurs yeux, ils disaient tout haut ce que plusieurs pensaient sans le dire. En bref, il avait son franc-parler, et ses auditeurs en raffolaient. Ce n’est pas pour rien qu’Arthur a été si souvent poursuivi en diffamation, mais toujours, il refaisait surface et reconquérait sans difficulté son auditoire assidu.
Si la ville de Québec a obtenu la mention peu enviable de capitale de la radio poubelle, c’est en grande partie à cause d’André Arthur, qui a sans contredit contribué à créer ce type de média dans la « vieille capitale » de l’époque. Pour André Arthur, l’important, c’était de dire ce qu’il avait à dire à ses « amis » auditeurs sans coup férir. En le qualifiant de « père de la radio poubelle » à Québec, on pourra conclure qu’il aura laissé un legs peu reluisant au monde journalistique !
Henri Marineau
Québec, le 10 mai 2022