Dernier plaidoyer pour HydroQuébec au Maine
La Cour suprême du Maine entendait mardi après-midi les arguments des défenseurs et des opposants au projet de ligne d’interconnexion d’HydroQuébec dans l’État américain.
Le projet de 336 km, qui traverserait le Québec et le Maine pour acheminer de l’électricité vers le Massachusetts, a été rejeté à 59 % par les citoyens de l’État lors d’un référendum en novembre dernier.
L’avenir du projet est maintenant entre les mains de la Cour suprême du Maine, qui devra déterminer si le résultat du référendum est inconstitutionnel, comme le prétendent HydroQuébec et son partenaire américain NECEC. Les travaux sont suspendus depuis la mi-novembre.
Hydro-Québec et NECEC estiment que le projet, dont la construction a commencé au début de l’année 2021, dispose d’un droit acquis. NECEC a déjà dépensé près de 450 millions de dollars américains, ce qui représente 43 % des coûts prévus, selon des documents déposés devant les tribunaux.
NECEC a l’obligation contractuelle d’avoir terminé la ligne d’ici le 23 août 2024, mais pourrait repousser ce délai d’un an moyennant une pénalité de 10,9 millions. Le projet devait originalement être finalisé à la fin de l’année 2022.
Malgré les revers rencontrés par le projet, la p.-d.g. d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, croit toujours en ses mérites. « Il y a un bout de ligne de construit, et, moi, je pense qu’il y a une ligne qui va se construire. Ils [en] ont trop besoin », avait-elle dit en commission parlementaire la semaine dernière.
Si la société d’État ne parvient pas à réaliser son projet, Hydro-Québec estime qu’elle devra inscrire une charge de 536 millions de dollars à ses résultats, selon son rapport annuel publié en mars. Le contrat devait également rapporter près de 10 milliards de revenus sur 20 ans. Il réduirait les gaz à effet de serre de 3 millions de tonnes métriques, l’équivalent d’enlever 700 000 voitures de la route.